RécréationLes chroniques d'un vapotteur....Par Dou²

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Les chroniques d'un vapotteur....Par Dou²

Message par [Modération] » sam. 15 oct. 2011, 14:53

Nous avons voulu regrouper en post-it les Chroniques de notre cher Dou², pour que les nouveaux inscrits puissent découvrir (ou redécouvrir pour les anciens) les tribulations d'un vapotteur... Vous trouverez ici les 5 premiers épisodes, un deuxième post-it reprendra les &épisodes 6 à 9. En attendant le dixième épisode !! Bonne lecture, attention quand même on rigole beaucoup. ;)

Si vous voulez laisser un commentaire, vous avez la liste des épisodes concernés en bas de page : le cliquage renvoie à l'épisode...


Introduction :

Vapoteuses, Vapoteurs, camarades de forums, je suis Dou².

Nouveau venu dans le monde de la E-cigarette il y a maintenant trois semaines (ndm : novembre 2009), j’ai intégré cette communauté il y a quelques jours et l’accueil qui m’a été fait – excellent ! – ainsi que l’ambiance générale qui règne ici m’ont donné envie de sacrifier à une de mes habitudes dés lors que je décide de participer activement à un Forum en vous offrant une petite chronique irrégulière.

J’en ai posé en quelques sortes les bases dans mon message de présentation déjà posté dans la partie idioine du Forum et vu que certains inconscients en ont apprécié le ton burlesque ( ;-)), je me suis dit que je pouvais étendre l’exercice vu que j’aime écrire des conneries et que je suis bien parti pour galérer longtemps avec mon E-cig comme vous allez le constater !

Cette chronique n’a pas une vocation à proprement parler utile pour les nombreux vétérans et habitués de la E-cigarette. Elle n’est écrite que pour faire sourire et devrait vous renvoyer collégialement à vos souvenirs de galère respectifs. A ce titre, et dans la mesure où me concernant on parle ici de mon présent, vous pouvez tout à fait réagir en m’indiquant les meilleurs moyens selon vous de gérer tel ou tel souci que je rencontre, ça ne pourra pas me faire de mal.

En espérant que ça vous fasse sourire, excellente lecture !

* *
*

Résumé :

Dou² - quadra marié et père de deux garçons – s’est récemment mis à la E-cigarette suite aux conseils éclairés de son vieux copain Tristan qui le trouvait un peu trop « à cran ». Dou² l’énervé a acheté une EDSy09 chez EDSylver mais en bon scoumouneux qu’il est, il se voit déjà confronté à de très agaçants soucis matériels. En parallèle, il doit gérer les moqueries à peine voilées de Cathy - sa chère et tendre - et la curiosité pas toujours très positive de ses amis ou collègues de travail…



Épisode 1 : l’Ato maudit

Je viens ENFIN de rentrer du boulot. Il est tard, je n’ai pas prévenu ma moitié et je me suis rendu compte dans la voiture que cette fichue E-cigarette ne faisait plus de fumée. Je commence vraiment à me demander si je n’ai pas un karma de ***** aujourd’hui. Quand je passe la porte d’entrée et que je vois ma chérie penchée sur les fourneaux et mes deux mioches survoltés à priori en pilotage automatique qui cavalent partout en braillant, je ne me le demande plus :

- J’avais prévu un truc plus évolué mais comme tu n’as pas téléphoné pour me dire que tu serais à la bourre, ce sera steak haché et pommes de terre sautées, annonce d’entrée ma moitié sans même daigner me lancer un regard, fut il noir.
- Ce sera parfait, ma puce ! que je réponds un poil péteux et sur la défensive vu le ton caustique.
- Tu as donc tout le temps que tu veux pour te mettre en tenue « cool » et idéalement ensuite botter le derrière de nos deux andouilles de fils qui vont me rendre définitivement chèvre…

Bien décidé à m’attirer les bonnes grâces de la jolie agacée, je taloche équitablement le duo de Gremlins gesticulants avant d’aller enfiler une tenue plus adaptée que mon costard pour glander. J’en profite pour faire un saut à l’étage sur mon PC et tente de débusquer sur le Forum Ecigarette les raisons pour laquelle ma seconde clope – j’ai déjà renvoyé la première au SAV EDSylver la semaine dernière – ne fait plus de fumée.

La piste qui se dessine serait un atomiseur encrassé et je consulte donc avec attention les conseils prodigués par les pros pour refaire fonctionner ce bouzin correctement. Quand la trompette en plastique retentit au rez-de-chaussée – signal que le dîner est prêt, vous moquez pas, c’est mieux que de s’égosiller – je dévale les deux étages et pose l’ato sur une étagère de la pièce principale.

Une fois à table, mon ainé Quentin qui se la joue pré-ado depuis qu’il est passé des Pokémons aux cartes Magics, décrète qu’il n’aime plus le steak et je lui rétorque que s’il ne le mange pas, c’est ma main dans le museau qu’il va manger. Son frère Tristan qui ne veut pas être en reste en profite pour renverser deux fois son verre d’eau en tentant de nous prouver ses compétences approximatives en tecktonik. Ma chérie enfin me rappelle qu’on sera chez ma mère ce week-end.

A journée pourrie, soirée pourrie…

Une fois le repas terminé et les gnomes envoyés au lit, je mets cinq bonnes minutes pour retrouver ce couillon d’atomiseur qui a roulé de l’étagère sous un meuble et me lance dans l’aventure « décrassage ». Je sors une bouteille de Gin en espérant que ça peut aussi faire l’affaire vu que je n’ai pas de Vodka.

- Tu bois le soir et en plus du Gin toi maintenant ? demande ma chérie déjà vautrée sur le canapé, les yeux rivés sur un épisode de Docteur House.
- C’est pas pour moi.
- Si c’est destiné à nos fils, ils sont déjà assez niais au naturel sans être en plus bourrés comme des barriques non ?
- Pfff c’est rapport à ma E-cigarette…
- Ah parce que maintenant il faut picoler quand on fume ton gadget ?
- Mais non, c’est parce que une des pièces est encrassée alors je vais la tremper dans de l’alcool.
- Je croyais que tu avais déjà renvoyé les pièces qui ne marchent plus au SAV.
- Ben oui. Mais là c’est ma deuxième clope en fait.
- Attends que je suive bien là… Tu avais acheté ton pack à un tarif scandaleux parce qu’il y avait deux cigarettes complètes et que donc tu ne serais pas ennuyé, c’est bien ça ?
- Heu… ouais.
- Tu ne veux pas attendre le retour SAV avant de flinguer la deuxième ?
- Rhaaa mais je ne vais rien flinguer enfin ! Les gens qui s’y connaissent sur les Forums ont dit que c’était une technique qui marchait !
- Dou²… mon chéri… dois je te rappeler que la dernière fois que tu as voulu faire un truc un tant soit peu manuel, c’était avec l’évier et que le plombier qu’on a du appeler en urgence en rigole encore un an après ?
- Ouais non mais là c’est pas pareil ! Et puis si ça marche pas, j’aurai ma nouvelle commande en fin de semaine.
- Ta nouvelle commande de quoi ?
- Ben de E-cigarette…
- Tu parles du retour SAV ?
- Nan je parle de ma nouvelle cigarette. Un autre modèle. Une KR808D-1.
- 808 ? J’espère pour toi que ça n’est pas le prix !!!
- Meuh nan !
- Donc tu es en train de me dire que non content de flinguer deux cigarettes en trois semaines, tu viens d’en commander une troisième.
- Oui mais moins cher…
- Faut dire que plus cher ce serait une provocation !!!
- Attends tu veux que j’arrête de fumer ou pas ?
- Oui c’est ce que je veux mais j’aimerai aussi que tu nous permettes de garder un peu d’argent sur le compte pour acheter à manger si c’est possible…


Ça fait plus de vingt ans que je pratique la créature. Je sais donc qu’il est préférable en l’état de rabattre de la toile vu qu’elle trouve déjà bien trop souvent l’occasion d’avoir raison quand elle a tort. Alors là… C’est donc lâchement et en silence que je me replie vers le second étage avec mon atomiseur baignant dans son verre de Gin.

En plus d’être une nullité crasse en bricolage, je suis un handicapé de la patience. Tandis que je surfe sur les forums, réponds à mes mails et m’occupe en une multitude de petites tâches inutiles, je ne peux m’empêcher toutes les trente secondes de lancer des regards inquiets sur le godet réparateur. Ça ne bouge pas beaucoup là dedans ! Je sors le truc, je souffle dedans, d’abord par un bout, ensuite par l’autre puis me retrouve avec des morceaux de tresse sur les lèvres et un gout infect dans la bouche, recolle le tout dans le verre et relis les conseils de nettoyage.

Ah mince, Tsange a écrit qu’il faut que ça trempe « plusieurs heures ». Ouais mais bon, Tsange a l’air d’être un mec hyper précautionneux… Dix minutes ça doit être suffisant… Surtout que ce Gin doit dater d’une soirée d’il y a au moins 20 ans donc il est probablement plus fort…

Ça me prend rarement très longtemps pour m’auto-convaincre d’une connerie et cette fois ne fait pas exception : l’Ato trempe depuis à peine trente minutes que je le sors du godet et le colle sur un morceau de PQ vu que je n’ai pas trouvé l’essuie-tout.
Je relis le passage de l’essorage sur le Forum et redescend au rez-de-chaussée en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas m’attirer les moqueries de ma chérie.
Pas de bol, elle a l’oreille aussi affutée que la langue acérée.

- Ça marche les travaux manuels ?
- Nickel ! Je vais sécher la pièce maintenant.
- Elle a trempé assez longtemps ?


Je la regarde comme si Tsange venait de se réincarner en elle, élude la question et assène avec force conviction :

- Un petit coup d’essoreuse à salade et mon Ato va être comme neuf !
- Si tu colle ton « ato » dans l’essoreuse – et je dis ça outre le coté pour le moins étrange de l’exercice – tu le nettoies ensuite, tu es prévenu !


Nettoyer un truc ?
Moi ?
Fichtre, la donzelle sait comment m’effrayer !!!
Je me rabats donc modestement sur l’option « sèche-cheveux ».

J’envisage au départ de procéder à l’expérience dans le salon mais ma moitié m’annonce d’entrée que si j’envisage de mettre le bouzin pendant « House », elle m’étranglera avec le cordon du séchoir jusqu’à ce que trépas s’ensuive. Digne mais prudent, je colle l’Ato dans un kleenex (je n’ai toujours pas trouvé l’essuie-tout) et remonte dans mon antre ou je le sèche frénétiquement durant dix bonnes minutes.

Sans résultat.

Dépité, je redescends, essuie un nouveau gloussement moqueur que j’ignore superbement lorsque je recolle l’atomiseur dans le verre de Gin et remonte au premier me coller au lit avec le troisième tome de Millénium.

Vers trois heures du mat’, je me réveille en sursaut.
C’est nouveau pour moi qui en écrase habituellement comme une barre en fonte.
Je descends dans la cuisine, sort l’Ato du verre de Gin, le rince sous le robinet et le colle entre deux feuilles de PQ en me demandant qui a pu déplacer ces foutus Kleenex ?
Probablement l’andouille qui a planqué l’essuie-tout…

Je retourne me pieuter en me disant que là, même Tsange considèrera que l’Ato s’est assez baigné. Ma chérie dort comme une bien heureuse donc je la pousse sadiquement pour lui apprendre à ne pas considérer mes problèmes de E-cig avec le respect qu’il se doit.
Ça la fait ronfler et me voilà bon pour en baver des ronds de chapeau pour me rendormir.

Jusqu’au bout ça aura vraiment été une PUTAIN de journée.


Épisode 2 : Tentation

Bon, il y a un moment dans la vie où il faut arrêter de tortiller du fion pour faire caca droit : mon second Ato est mort !

En robe de chambre et la trombine encore tiède du doux contact de l’oreiller, je tiens cette saleté deffectueuse entre le pouce et l’index et la reluque sous toutes les coutures . Je peux bien lui faire du massage de tresse ou de la respiration artificielle par bombe de gaz à sec interposée, les fibres qui composent l'Atomiseur sont raides comme un passe-lacet et plus racornies que le cul d’une hardeuse retraitée. Hormis un voyage à Lourdes à genoux et en short suivi d’une orgie de cierges bestialement sacrifiés, je ne vois pas quel miracle pourrait encore lui faire cracher ne serait-ce qu’un postillon de fumée.

Ah je le retiens le Tsange et sa vodka, tiens ! :D
Non seulement ça ne marche pas mais en plus, ma Moitié va me prendre pour un alcolo ou une andouille. Et avec elle, je me demande bien quelle option est finalement la moins pire…
D’autant qu’avec mon second atomiseur et une batterie sur deux déjà au SAV, je suis A POIL !

Le simple fait de le savoir est déjà une tentation en soit pour que je repique à la Tueuse !!!
Déjà que je n’ai pas mon pareil pour me trouver des excuses moisies, nul doute que dés cette après-midi, l’appel de la nicotine va se la jouer sirène Odysséenne et que le Dou² va se retrouver – l’écume aux lèvres et l’œil torve – devant un buraliste marchand de mort enchanté. Pire, je l’entends d’ici, l’Assassin financé par l’État :

- Oh m’sieur Dou², c’est gentil de nous rendre visite, on croyait qu’il vous était arrivé quelque chose. Deux mois sans nouvelles, on était inquiet…
- Ah ouais ? C’est vrai que j’aurai pu être en train de crever chez les tubards d’un cancer généralisé vu la m*rde en paquet que vous me vendez !!!
- Huhu vous alors, toujours le mot pour rire. Non mais sans blague, qu’est ce qui vous est arrivé ?
- C’était pas censé être amusant et ce qu’il m’est arrivé c’est que j’étais enfin parvenu à décrocher de la saloperie que vous dealez mais que je viens d’être trahi par la technique, foutu vautour !
- Ah tiens, c’est intéressant ça ! Et quel moyen désopilant pour décrocher aviez-vous donc choisi ?
- Qu’est ce que ça peut vous foutre…
- Rhooo mais quelle agressivité ! Dites donc, vous êtes drôlement en manque ; moi je demande juste pour être poli…
- Depuis quand le bourreau est amical avec sa victime ? Filez moi donc un paquet de Lucky et fermez là !
- Je donne les cigarettes si vous me répondez ! Et je jure de ne pas me moquer ! Alors ? C’était quoi ? L’acupuncture ? L’hypnose ?
- DONNEZ MOI MES CLOPES !
- Répondez avant… Pas d’information, pas de cigarettes.
- Pitié…
- Hahaha mais réfléchissez une minute : ferai-je le métier que je fais si j’étais capable de ressentir un sentiment aussi risible ? Répondez maintenant, misérable drogué !
- J’ai essayé la… E-cigarette.
- La E-cigarette ? Mais c’est encore plus nocif que les cigarettes classiques, tout le monde sait ça !!!
- Tout le monde est un con et je l’emmerde !
- L’agressivité idiote n’empêche pas que votre pathétique palliatif contient du PROPYLENE GLYCOL !!!
- Pas forcément ! Et quand bien même, jusqu’à preuve du contraire, ça ne me colle pas du goudron partout dans le buffet et ça ne fait pas ingurgiter un tabac baigné dans l’ammoniac et séché à l’arsenic !
- C’est PIRE je vous dis ! Même la presse le dit !
- Le jour où la presse travaillera ses sujets avant d‘annoncer des conneries, je la croirai !
- C’est aussi l’avis des professionnels de la santé…
- Rien ne plaît plus à ces fumiers que d’avoir des cancéreux à soigner !
-L’État de reconnait pas ces gadgets comme médicalement positifs !!!
- Normal, l’État est trop occupé à compter les biftons qu’il se fait sur vos clients tout en feignant de plaindre les pauvres couillons qui en crèvent ensuite !
- ASSEZ ! ABJURE LA E-CIGARETTE, MECREANT !!!
- NOOOOOOON…


Ouais bon ok, j’ai peut être un petit poil dévissé du chignon et trop dosé le coté dramatique de la conversation mais vous saisissez l’idée hein : je voudrais bien éviter d’avoir à donner ma thune à cette enflure. Surtout que pour ce qui est du « manque », je sais bien qu’il va me tomber sur les endosses comme la vérole sur le bas-clergé et pas plus tard que dans pas longtemps.

Croyez-le où pas mais pendant tout le temps ou je prends mon petit dèj, je ne pense qu’à ça. Au fait que je vais être mal. Que ça va me tordre le bide et m’empêcher de penser à quoi que soit d’autre. Le bon coté à cette situation c’est que je n’entends même pas les âneries proférées par mes fils – ces deux boulets commencent tôt et finissent tard – mais c’est un peu lèj’ comme point positif…

Quand ma chérie encore toute ensommeillée descend faire un bisou à ses trois hommes qui quittent la maison, elle voit bien ma tronche en biais :

- Ah… L’opération « Gin » a foiré ?
- Oui…
- Tiens le coup ! T’es un pénible mais t’es plus fort que cette cochonnerie de clope, ok ?
- Tu… tu crois ?
- Non. Mais je t’appelle si le facteur amène ton gadget en retour de SAV à la boutique, promis !


J’amène les garçons à l’école, j’arrive au boulot en retard à cause d’un gros nase en 4X4 qui téléphonait au volant et a percuté un autre gros nase en 4X4 qui téléphonait au volant, je me tape une réunion inutile en ne pensant qu’à la cigarette et retourne dans mon bureau, déjà tremblant. A peine assis, mon portable se met à vibrer. C’est ma chérie :

- T'as un colis !
- Ma nouvelle E-clope ?
- C'est juste une enveloppe à bulles, je pencherai donc plus pour ton retour SAV.
- L’atomiseur est dedans ?
- C’est quoi l’atomiseur déjà ?
- PEU IMPORTE ! J’ARRIVE !


Le temps de lancer à ma précieuse assistante inquiète que je dois rentrer à la maison de toute urgence mais que je reviens de toute urgence aussi, je descends au parking, monte dans la voiture et fais le trajet jusqu’à la boutique de ma Moitié en moins de temps qu’il n’en faut au trou de la Sécu pour se creuser.

- C’est où ?
- Moi aussi je suis contente de te voir et de rien, ça m’a fait plaisir de t’aider,
grogne t-elle en me tendant l’enveloppe à bulle déjà ouverte.

L’atomiseur et la batterie sont à l’intérieur, soigneusement empaquetés. Vu que le SAV a eu la bonne idée de coller une cartouche au cul de l’Ato, je visse le tout, constate après coup que rien ne fonctionne vu que la cartouche est en fait vide, l’Ato sec comme le cœur d’un Notaire et la batterie pas rechargée. Je commence à brailler ce qui a pour effet de motiver ma chérie – visiblement peu encline à m’entendre couiner - à me sortir de sa boutique à coups de latte dans l’oigne en me claquant une bise rapide devant ses clients amusés.

Je retourne au bureau à fond les galetouses, passe en trombe devant mes collègues encore plus inquiets en constatant que ma tronche de déterré s’est aggravée, m’enferme dans mon bureau, dépiaute fébrilement une cartouche de « tabac blond » neuve que j’engage au cul de l’Atomiseur réparé avant de brancher le tout sur la batterie survivante que je gardais précieusement en charge depuis ce matin « au cas où ».

Je tire sur le machin.
Doucement et longtemps.
J’hésite à exhaler le résultat, déglutit, et me lance.
La fumée sort – épaisse et gouteuse.
Je sens la tension qui retombe net d’un coup et je me colle fond de fauteuil en tirant une seconde latte.
Rhaaa purée, c’est quand même génial quand ça marche !
Ce sera d’ailleurs ma leçon du jour : je dois impérativement me donner les moyens de mes ambitions en m’assurant que j’ai toujours du matos en état de fonctionnement.
J’ai pu vérifier en une simple journée que le Démon de la Tueuse était toujours à ma porte, tapi en embuscade, prêt à me tenter, et je suis bien décidé à ne pas lui céder.

Quand je repars le soir, je fais un petit crochet et passe devant le bureau de tabac.
Je m’arrête et attends que le buraliste croise mon regard.
Il sourit et me salue.
je souris aussi et lui fait un bras d’honneur.

Je pense que ce pauvre monsieur se demandera longtemps qui était ce pauvre cinglé et j’en suis désolé pour lui.
Moi, ça m’a fait un bien fou ! :twisted:


Épisode 3 : Ouikène provincial – le voyage

- Volets de la maison ?
- Fermés.
- Sac des gosses ?
- dans le coffre.
- Plein d’essence ?
- Fait !
- Tenue de nuit ?
- Tenue de… Quelle tenue de nuit ? On ne dort plus tout nu ?
- Plus quand on va pas chez ta mère !
- Quel rapport entre le fait que je pionce le derche à l’air et ma mère ?
- Simplement que je sais bien que cette sadique n’aura pas chauffé notre chambre en représailles de la fois ou je lui ai reproché devant ses copines de ne pas avoir fait changer nos fils de slip tous les jours quand elle les avait gardé durant les vacances !
- Purée chérie, c’était l’an dernier…
- Tout à fait. Et elle aura donc patiemment attendu l’hiver et ce froid de gueux pour se venger !
- Franchement qu’est ce qui peut bien te faire penser une chose pareil ?
- Le fait que MOI j’aurai attendu l’hiver pour congeler cette vieille carne !!!


L’argument se tient.

De fait, ma mère et ma femme c’est une peu la même chose qu’une Tueuse et une E-clope : ça peut avoir approximativement la même apparence et globalement la même finalité de cracher de la fumée mais ça ne peut pas cohabiter sereinement très longtemps. Il suffit que nous retournions dans notre province natale juste pour un simple week-end pour que j’en sois pleinement convaincu.

Mais je m’en fiche !

Les deux harpies peuvent bien se crêper le chignon : ma E-cigarette marche nickel depuis le retour SAV et même si je flippe un peu car je joue sans filet – l’Atomiseur Ginisé est reparti ce matin pour réparation… - je fais bien attention à ce que le dernier Ato qu’il me reste soit toujours bien mouillé sans être noyé.
Et puis j’ai des recharges nicotinées.
J’ai mes batteries.
J’ai la PATATE !!!

Nous roulons maintenant depuis une trentaine de minutes et sommes bien entendu bloqués comme des courges sur le périphérique parisien. Étonnant vu qu’il est 19h30 et que nous sommes un samedi soir. A croire que tous ces pénibles vont chez ma mère. Si c’est le cas, une fois qu’on aura entassé tout ce beau monde dans la piaule non chauffée, on va pas se les peler longtemps, c’est toujours ça de gagné !
Le panneau lumineux annonce une porte d’Orléans à 27 minutes alors je sors ma clope de ma poche et me la colle dans le bec :

- Tu fais quoi là ?
- J’ai l’air de faire quoi selon toi ? De la varappe ?
- Tu n’envisages quand même pas d’allumer ton machin dans la voiture ?
- Pas une minute vu que mon « machin » n’a pas besoin de s’allumer !
- Ça va puer !
- Ma E-cig ne pue pas.
- Il y a les enfants !
- Pas de tabagie passive avec ma E-cig !
- Fumer au volant est dangereux !
- On roule à trois kilomètres à l’heure alors arrête un peu de me gonfler le nœud, s’il te plaît ma chérie ! Surtout que ce qui te gêne ça n’est pas que je vapote mais que TU ne puisses pas te griller une Tueuse en même temps !
- Et bien OUI c’est vrai ! Je fais quoi moi ? Je te regarde ?
- Oui voilà, regarde moi. Et j’essaierai de penser à t’acheter du tabac à chiquer pour la prochaine fois si tu veux ! On mettra un sac en plastique dans ton vide-poche pour que tu mollardes sans risque, ok ?


Pendant que ma Cathy boude, je vapote tranquillou. Lorsque le trafic repart, je pose ma clope dans le porte-gobelet central et me concentre sur la route. Quand je m’aperçois quelques minutes plus tard que mon emmerdeuse adorée m’a braqué ma cig et vapote en faux derche, je ne dis rien mais je n’évite malheureusement pas un sourire moqueur qui me vaut un surréaliste :

- C’est dégueulasse ton truc !
- C’est parce que tu tires trop dessus.
- Genre c’est technique…
- Ben quand tu fais siffler la cartouche comme une sirène de paquebot, ça veut bien dire que tu t’y prends comme une brêle, oui.


Elle se renfrogne à nouveau mais ne repose pas la E-clope pour autant. Deux minutes plus tard, elle vapote sans bruit mais en faisant un max de fumée et ça dure jusqu’au péage.

- Je peux ravoir mon « gadget » comme tu dis ?
- Une minute…
- Ah ben une chance que ce soit dégueulasse !
- On s’y fait…
- Ben justement non « on » s’y fait pas ! Enfin TOI non ! Tu m’as brisé les noix comme quoi c’était du flanc, que je repiquerai à la Dure en moins de deux et que je craquais des sous pour une connerie alors tu vas me laisser ma E-cig, traitresse !
- Tu n’es pas très prêteur, Dou²…
- Une E-cig c’est un truc personnel, cocotte. Un peu comme une baguette dans Harry Potter !
- Harry Potter aurait prêté sa baguette à Hermione…
- Peut être mais on s’en fout vu que là c’est la E-clope de Voldemort à qui tu vas d’ailleurs la redonner avant qu’il ne te vapote le museau.


Cathy va pour me balancer un truc probablement sanglant mais les garçons se mettent à faire les singes à l’arrière de la voiture. J’en profite pour brancher la batterie de la e-cig en loucedé sur l’allume-cigare et recolle l’Ato dans ma poche pendant qu’elle les taloche et je déclare narquois :

- Faut la recharger régulièrement…
- C’est pas plutôt juste pour m'embêter ?
- Disons que je ne prendrai pas le risque de te voir adopter ma E-clope sans en avoir une de rechange.
- C’est pas très gentil ça ! Tu devrais être content que j’accroche à ton truc… Si tu m’aimais vraiment, tu me la donnerais !
- Je t’aime vraiment mais là maintenant tout de suite, la seule chose que je veux bien te donner c’est à la limite la grippe mais surement pas ma E-clope !!!
- M’en fiche, puisque c’est ça, je vais m’acheter ma mienne et puis voilà ! Une mieux que la tienne ! Qui fait pleins de buée !!!
- Mais oui, mais oui, ben en attendant, ouvre donc ta vitre et fait de la buée dehors avec ta bouche tiens, ça t’entraînera !
- …
- …
- Je ne veux pas arrêter de fumer.
- Tu fais ce que tu veux, ma chérie.
- …
- …
- Par contre, je suis sûre que je fumerai moins avec ton truc.
- Je pense que tu as raison.
- …
- …
- J’en veux une pour Noël !
- Si tu as été sage, Papa Noël devrait t’exaucer…
- Par contre j’en veux une qu’on n’a pas besoin de rebrancher tout le temps hein ! Non parce que c’est pénible je trouve !
- D’accord…
- Et qui permette d’avoir un goût « menthe » sinon je serai tentée de re-fumer mes « kool » !
- Y a au moins 50 goûts bizarres, ça devrait être faisable…
- Et je ne veux pas tomber en panne ! Non, parce que si c’est pour faire tremper un morceau de l’engin dans du Gin au bout de trois jours…


C’est bon.
Elle est partie.
Ça aura mis le temps mais finalement, ça c’est fait plus facilement que je ne l’aurai pensé.
Bon elle n’a pas encore complètement accepté de zapper les tueuses mais on a quand même drôlement bien progressé. Elle a beau maintenant me saouler comme elle le fait si bien quand elle s’enthousiasme pour un nouveau truc, j’ai vraiment la banane en acquiesçant docilement à toutes ses exigences.

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais pour ma part, je me dis que si ma Moitié et moi sommes parvenus à décrocher pour de bon à Noël, plus besoin de faire une liste au Vieux Barbu : ce sera déjà un foutu beau cadeau !


Épisode 4 : Ouikène provincial – chez Maman

- Ah les enfants, enfin ! Vous avez fait bon voyage ?

Non, non, je n’ai pas encore picolé au point d’oublier le début ou la suite de cette ébauche de dialogue…

Parmi les nombreuses mauvaises habitudes que peut avoir ma mère, il y a celle-ci : poser des questions sans attendre la réponse vu qu’en fait, elle s’en fiche comme de son dernier bain de siège. C’est une sorte de réflexe. Un peu comme tous ces gens qui vous disent le matin «Bonjour, ça va ?» mais qui se sauveraient en courant pour le cas ou vous répondriez «Nan ça va pas du tout !!!». J’aimerai croire que c’est un truc de vioque mais je dois me rendre à l’évidence : maman a toujours fait ça, c’est donc juste un truc chiant !

Tandis que mes fils sortent de la voiture pour cavaler embrasser Mamie suivis de près par ma Moitié qui traîne déjà des panards avec une conviction qui force le respect, je me fade le vidage de coffre. J’essaie de faire rapide vu que Montargis n’est pas l’Espagne et qu’à 21 heures, nous sommes un poil à la bourre pour l’apéro chez les copains si on se réfère aux critères des quadras du Loiret.

Maman - qui va garder les mioches pour la soirée - n’a rien préparé de particulier pour dîner. C’est d’ailleurs de plus en plus souvent le cas et les garçons sont enchantés de sa proposition «sandwich avec ce que chacun veut dedans». Nous prenons gentiment congés quand l’approximative créatrice culinaire m’arrête sur le pas de la porte et me demande sur un ton de confidence :

- Tu tiens toujours le choc ?
- Pour ne pas étrangler les garçons ?
- Pour la cigarette, andouille…


Le sujet est devenu une cause familiale depuis que Cathy a expliqué à ma mère et à ma grande sœur que «Dou² avait encore arrêté de fumer !» et que les deux autres se sont empressées de la plaindre rapport à mon «caractère de cochon au naturel qui n’a pas dû s’arranger». Comme quoi si elles sont capables de s’écharper allègrement et sans problème aucun pour des vétilles, les femmes de la famille sont tout aussi capables d’assurer l’Union Sacrée contre le seul survivant mâle adulte de la tribu que je suis.

J’explique donc rapidement à maman que je n’ai pas re-fumé mais que je suis passé à la E-cigarette. Elle me regarde comme une poule qui aurait trouvé un dentier quand je sors ma e-clope de ma poche et l’exhibe fièrement, la rempoche et plante là ma génitrice pour le moins surprise après lui avoir cloqué un gros bisou. J’arrive au bout du chemin quand j’entends mon ainé Quentin proposer d’expliquer à sa grand-mère de quoi il s’agit. En montant dans la voiture, je me dis que même ma mère n’avait pas totalement mérité cette épreuve mais bon, mieux vaut elle que moi.

J’ai à peine mis le contact que ma Chérie me souffle avec la bouche en biais:

- Je n’en reviens pas : y avait le chauffage dans la chambre!
- Comme quoi ma mère n’est pas aussi méchante que tu veux bien le croire…
- Je pense plutôt que c’est dans la continuité du dîner complètement improvisé : elle a dû oublier ! Si tu veux que je te dise, ta mère commence à dévisser du chignon…


C’est très possible mais vu que je n’envisage pas qu’on me le dise ce soir, je ne relève pas. Comme Cathy n’est pas assez stupide pour insister et prendre le risque que je lui parle de SES parents à coté desquels ma mère fait figure de modèle absolu, elle change de sujet :

- T’as bien rechargé ta clope pour épater les copains ?
- Je me fous d’épater les copains.
- Oui je sais mais est ce que tu l’as rechargé quand même ?
- Oui.
- Cool, ça fera un sujet rigolo !


C’est vrai que ça peut être utile, un sujet rigolo.
J’adore mes potes mais certaines fois, les soirées sont pète-noix selon mes critères vu que je suis resté très infantile – je l’avoue… - et n’aime finalement pas me prendre la tronche sur ce qu'ils appellent de «vrais sujets» avec des copains que je ne vois que trop rarement.

Au moins je me dis qu’avec la E-clope, on ne s’étripera pas comme la dernière fois sur «la Chasse» (pas trop mon truc…).
Tandis que je me gare devant chez les copains, je n’imagine pas encore à quel point j’ai tort… :roll:


Épisode 5 : Ouikène provincial – dîner entre copains

Il fait un froid de gueux ce soir là. Pour les rares fumeurs survivants parmi la quinzaine de convives présentes - dont certains ont profité de notre retard pour s’attaquer copieusement au Champ’ - ça signifie d’aller se peler les meules dehors vu qu’on ne fume plus chez nos hôtes.

Du coup quand je sors ma E-clope à l’apéro et me mets à lui téter l’embout en sirotant ma coupette en silence, la Maîtresse de maison me saute dessus comme la vérole sur le Bas-Clergé:

- Hé Dou², dois-je te rappeler qu’on ne fume pas à l’intérieur !?

Déjà que sur le couple, c’est monsieur qui est mon vieux pote historique et qu’elle n’a jamais franchement goûté la mauvaise influence que j’ai sur son époux à ses yeux, autant vous dire qu’elle ne va pas rater cette occasion de me coller au mur. Comme trop souvent, la réaction de la Casse-boules sus-citée entraîne l’obligatoire réaction du seule mec de l’assemblé que je peine à supporter. Nous appellerons le Copain qui sait toujours tout sur tout :

- C’est une cigarette virtuelle.
- Une cigarette électronique,
je précise.
- C’est pareil, s’enfonce t-il, suffisant comme à son habitude.

Réglée comme du papier à musique, Caroline, la Femme du copain qui sait tout sur tout et qui ne sait pas grand-chose sur pleins de truc mais est souvent délirante et s’extasie sur tout, y va de son commentaire personnel :

- Hihi, c’est trooop fort, y a de la fumée !
- De la fumée virtuelle…
me crois-je obligé d’ajouter en lui clignant de l’œil ce qui la fait encore plus rire.

Ma chérie me jette alors un regard en biais indiquant «Ok, son mec est une c*nnard intégral et ça n’est un mystère pour personne que tu ne peux pas le saquer mais tu n’es pas chez toi alors si tu envisages de planter la soirée dés l’apéro, sache que cette option se traduira en retour te concernant par l’hôtel des culs tournés pendant deux semaines, c’est clair ?». Ça l’est. Concerné par ma libido, je réfrène mes ardeurs et passe en mode « explication » en démontant l’engin et en décrivant par le menu l’atomiseur, la batterie, tout ça, tout ça.

Comme je me surprends moi-même à répondre avec précision à l’ensemble des interrogations, je remercie mentalement Libellule70 et son Guide du Vapoteur ainsi que l’ensemble des actifs du Forum pour leurs réponses et commentaires si appréciables.

Globalement, les copains sont intéressés et ils se passent l’engin en main comme s’il eut s’agit d’un truc hyper fragile. Je les désinhibe en les encourageant à essayer. Il reste peu de vrais fumeurs dans l’assemblée mais la majorité se laisse tenter et ça se met rapidement à vapoter joyeusement en poussant des gloussements amusés. Les copines demandent à Cathy si elle va s’y mettre ; elle répond qu’elle veut déjà voir si je tiendrai le coup avec. Un de mes vieux potes qui a lâché la Tueuse depuis des années se rencarde sur l’aspect financier. Lorsque je parle de la pléthore de goûts différents, ce sont surtout les filles – Caroline la moitié du pénible qui sait tout en tête – qui y vont de leurs commentaires ravis.

La E-clope est devenu LE sujet du moment. Jusqu’à ce que le copain qui sait tout sur tout – et qui était resté en retrait à bouder – me balance suavement :

- Ouais enfin bon, quitte à faire les choses correctement, autant arrêter je trouve !
- Bah non, j’aime bien fumer moi.
- Ouais mais c’est pas fumer là.
- Parce que tu sais ce que c’est de fumer, toi ? Je croyais que fumer c’était pour les faibles et les imbéciles ?
- Non bien entendu je ne SAIS PAS. Encore une chance ! Mais j’imagine !
- Ben t’imagine mal : je conserve ma gestuelle et mon petit rituel perso. Disons que c’est fumer sans emmerder les autres et sans me prendre du goudron et tout un tas d’autres saletés dans le coffre.
- Tu prends OBLIGATOIREMENT des saletés aussi là, mon pauvre vieux.
- Oui je prends de la nicotine, c’est vrai. Et je t’accorde qu’on a vu plus sain que de cramer de la glycérine alcoolisée mais j’estime le risque moindre.


S’en suit un débat assez surréaliste avec un des copains qui ne demandait rien à personne bombardé «spécialiste santé» – il a fait une année de médecine avant de se faire jarter comme une ruinasse – tout le monde ou presque y allant de son exemple tragique concernant tous ceux qui ont pu calancher d’un cancer. Mine de rien, il doit y avoir de quoi peupler une petite ville !

Vu que je reste gentiment silencieux à vapoter, Cathy me gratifie d’un regard reconnaissant. La discussion bifurque alors sur le rôle des politiques dans la gestion de la cigarette et les progrès de l’État à lutter contre le Cancer – le Copain qui sait tout se réappropriant le devant de la scène en tant «que haut fonctionnaire élu». J’en profite lâchement pour discuter de la série «Braquo»avec deux copains branchés comme moi sur les sujets sans importance. On se marre car justement, les personnages clopent comme des sapeurs dedans !

Nous terminons l’apéro et une fois installés pour becter, le copain qui sait tout – et qui est pourtant à l’autre bout de la table, la maîtresse de maison étant une casse-noix mais pas une suicidaire… - croit bon de me relancer :

- Ça reste quand même très confidentiel, ton gadget là, Dou².
- Bah oui.
- C’est parce que c’est vraiment dangereux si tu veux mon avis !
- Tu sais où je me le carre ton avis ?
- Dou²… me souffle Cathy.
- Non laisse, Cathy, reprend le Pénible. Tout le monde ici connait le peu d’intérêt que Dou² porte aux questions de société et principalement à la politique mais il n’empêche que si cette fameuse E-cigarette était aussi bénéfique que ça, l’État aurait déjà statué positivement dessus.


J’ouvre la bouche pour lui dire à quel point l’ État et les «hauts fonctionnaires» dans son genre me bassinent mais l’image de la baignoire solitaire qui m’attend si je laisse libre court à mon cynisme pathologique ce soir me freine dans mon élan. Mes autres potes attendent que – fidèle à ma mauvaise réputation - j’extermine verbalement le pédant mais je me contente d’acquiescer de la tête et de lancer en souriant un très laconique :

- Tu as parfaitement raison.

Du coup, il reste connement le bec ouvert et je passe ensuite une soirée plutôt sympa. A deux reprises, il tente de me relancer sur d’autres sujets foireux mais je lui ressers mon «parfaitement raison» sans même attendre la fin de sa phrase. Au moment du dessert, ma E-clope redevient un sujet central quand la copine du Pénible qui sait tout – passablement pétée et hilare pour un rien - me demande de lui prêter à nouveau mon «super gadget à fumer» et que son chérie agacé grogne :

- Ça suffit maintenant Caroline ! Non contente de t’aviner lamentablement, tu ne vas pas EN PLUS téter ce bout de plastique ridicule ?
- Oh ça va bien à la fin
, répond la comique, l’œil hagard, avant de brailler en pointant un doigt accusateur : C’est t’jours pas pire que d’téter ton bout ridicule même pas en plastique qui fait pas d’fumée alors hein…

Ma voisine d’en face, pourtant toujours bien élevée et policée, explose de rire et je reçois en pleine tronche le contenu du verre d’eau qu’elle ingurgitait. Entre la figure décomposée du copain qui sait tout, la tête contrite de mon arroseuse qui se confond en excuse sans parvenir à s’arrêter de rire et Caro la néo-Vapoteuse survoltée qui ne veut plus me rendre ma E-cig, l’ambiance est maintenant au délire et même la Maitresse de maison retire pour un temps le balai qu’elle a dans le fondement.

Selon mes critères parfaitement discutables, la fin de la soirée est ensuite parfaite et ma seule problématique se résume à parvenir à récupérer la clope quand nous plions enfin les gaules. Une fois dans la voiture, Cathy me regarde par en dessous avec un sourire taquin :

- Bonne soirée ?
- Super soirée.
- Merci de t’être bien tenu.
- C’est l’effet E-cig, ma chérie : un Vapoteur se doit d’être cool !
- Oui et bien vu les réactions de Caro, je me demande ce que le Vapoteur colle dans sa clope…
- Des trucs dangereux ! Sinon l’État aurait déjà statué positivement dessus, c’est connu !
- Gnagnagna… Vapoteur ok, cool admettons, mais vilain revanchard c’est sûr !!!


Prochain épisode : le Concert à Bercy



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Re: Les chroniques d'un vapotteur.... Par Dou²

Message par [Modération] » lun. 21 janv. 2013, 16:26

Remise en forme

Suite de l'histoire...

Episode 6 : le Concert à Bercy

J’aime bien les concerts.
Idéalement dans les petites salles, avec une passion toute particulière pour l'Élysée Montmartre. L’endroit est d’autant plus adapté quand on considère le style de musique que j’écoute qui peut être assez… bruyant.

A l’époque maintenant bien lointaine ou l’on pouvait encore fumer dans une salle de spectacle, les images nostalgiques qui me reviennent sont très souvent liées à la cigarette. Je me souviens par exemple de Joe Ramones continuant à tirer sur le filtre à moitié consumé de sa blonde sans même s’en rendre compte, des furieux de DEVO enfumant la moitié du public avec des pipes futuristes ou encore du batteur des Washington Dead Cats enquillant pétard sur pétard.

A cette époque, le Rock’n roll était vraiment synonyme de clope !

Aujourd’hui, que ce soit dans les petites ou les grandes salles, il n’y a plus de cigarette, que ce soit sur la scène ou dans la salle. Des services d’ordre à l’humour très approximatif vous latteraient les noix à vue à peine le briquet sorti et le bout orange des tueuses dans le noir a été remplacé par l’écran des portables.
Sur ce dernier point, je trouve qu’on n’a pas franchement gagné au change mais bon, ça doit être mon coté réac’…

Toujours est il que moi qui suis aujourd’hui un vapoteur – et si j’en crois les infos à ma disposition sur les contraintes afférentes à la E-cig - y a pas de raison qu’on vienne me caguer dans les pompes en concert si je veux balancer de la buée ! C’est aussi ce que se dit probablement mon copain Toto1er quand je le retrouve devant le palais Omnisport de Bercy ce soir là.

Ah mais oui tiens, je ne vous ai pas encore parlé de Toto1er.
Bon je vous l’avoue, j’ai pas mal hésité vu le toutes les tares que l’étrange engin trimballe comme autant de casseroles en fonte. Mais il a aussi quelques bons cotés. Déjà, c’est mon meilleur ami. Rhooo ben quoi, c’est pas neutre comme info quand même… Il s’est aussi doté d’un surnom sur le Web encore plus affligeant que le miens et ça, je respecte. Ensuite, il a appris - plusieurs années après que nous soyons déjà copains - que nous avions même un temps été « petits cousins » par le jeu des mariages avant qu’un divorce malheureux ne rompe cet aussi inespéré qu’improbable lien familial (cette andouille m’appelle « Cousin » depuis…). Enfin, il est à l’origine de mon passage à la E-cigarette.

Attention, ce dernier point ça n’a rien d’altruiste !
En premier lieu, sachez que le Boulet et moi nous retrouvons au moins une fois par semaine au second étage de ma maison - équipé d’une vraie toile et d’un projo HD - pour regarder des films débiles. Au grand dam de ma Chérie laquelle – si elle adore Toto – est fatiguée de le voir 5mn après son arrivée vu notre propension à n’être que deux sales mioches à claquer une fois ensembles. Hors depuis septembre, nos infantiles séances de cinoches avaient changées : vu que je ne fumais plus - et vu que c’est quand même ma baraque et que je ne suis pas maso ni poli – Toto non plus ne fumait plus devant la toile. Comme je n’avais pas soldé mes sautes d’humeur en novembre, il s’était décidé à régler les trois soucis du moment: mon sale caractère, son sevrage perso et les séances de ciné. Il s’est donc rencardé et a dégotté cette parfaite alternative qui nous a parfaitement convenu depuis : la E-clope !

- Salut l’Cousin, me lance la ruine avant de me cloquer une bise sans même retirer sa E-cig qu’il a de vissé dans le bec depuis qu’il l’a adoptée, comment tu vas t’il bien ?
- ‘Lut mon Toto, ça baigne ! que je réponds mais sans lui mutiler sadiquement la joue en prenant soin de prendre ma clope à la main, moi.
- Ahahah quand j’vois toutes ces tanches là autours qui pourront pô en allumer une sous peine de s’faire ruiner le chignon par ces burnasses en carton du service d’ordre alors que nous z’ôt’ on va vapoter tranquille, j’me marre !!!

Vous l’aurez déjà noté, on distingue aisément le Toto au travers de deux caractéristiques bien marquées : une expression en tous temps fleurie– parfois un peu difficile à comprendre, même pour le spécialiste que je suis - couplée à des certitudes indiscutables que je ne partage que très rarement :

- Tranquille, tranquille, c’est vite dit…
- Bah ça prend pô dix plombes pour dire ça non plus hein !
- Non ce que je veux dire c’est que ça sera peut être moins évident de vapoter que tu ne le penses, Toto.
- Ah bah pourquoi donc qu’y a-t-il ?
- Y a que t’as pas vu le faciès des agents de sécurité…
- Bien sûr que j’les ai vus, ces faces d’ostrogopythèques, tiens alors !
- Ben regarde les mieux alors parce que si ça ne te dérange pas, je préfère leur expliquer de quoi il s’agit avant de tenter l’aventure à l’arrache !
- Pfff qu’est ce que tu risques pisk’on à l’droit ?!


Le droit.
Un des éléments rhétoriques ultimes chez cette croix de Toto.
Oh n’allez pas penser un instant que le Boulet s’est un jour approché d’un Code Civil autrement que pour caller un meuble. C’est juste qu’à partir du moment où quelque chose est « logique » - sa définition est en soit pénible, il est informaticien… - c’est synonyme de « droit » en langage Totoesque. Soucieux de ne pas m’embourber une discussion enflammée avec l’Engin, je cautérise d’entrée :

- La dernière fois que tu as fait valoir ton bon droit dans un troquet de la Bastille, tu t’es pas retrouvé sur la chaussée le crâne planté dans ton propre rectum ?
- Ca a rien a voir : j’étais tombé sur un nid de malcomprenants !
- Ou alors t’expliques mal… Toujours est il que tu ne m’en voudras donc pas d’expliquer AVANT et en m’assurant que nos interlocuteurs ont bien pigé le message.
- Nan, t’fais s’que tu veux, Cousin. D’toute façon vu qu’on a l’droit…


Je parviens à négocier avec le pénible qu’il range sa E-clope le temps que nous passions les portails de sécurité et nous nous retrouvons dans l’enceinte. Nous avons juste intégré la file d’attente interminable qui nous permettra peut être d’acheter une bière pression avant notre retraite professionnelle que le Toto sort sa cigarette :

- S’pour patienter ! précise-t-il avant de tirer dessus comme un noyé.

Oh nous n’avons pas longtemps à patienter : dix secondes se sont écoulées quand deux créatures surréalistes aux épaules si larges qu’elles semblent cubiques engoncées dans des « Bombers » de combat noir nous attrapent par le col :

- y a un blême, m’sieur l’agent ? lance Toto sans cesser de vapoter.
- V’savez pas lire ? rétorque un des monstres d’un ton sépulcral.
- Si pourquoi, pô vous ? J’vous z’aide si ça dépanne…

C’est un autre souci avec cette andouille : son humour est souvent aussi moisi qu’inadapté à la situation durant laquelle il va l’exercer. Même si j’ai derrière moi à ce jour une vingtaine d’années de passif, il arrive encore à ce cintré de me surprendre par sa singulière capacité au suicide social.

- Hé Jean-mi, on est tombés sur des comiques ! grimace le mutant sur-développé en décollant un peu plus Toto du sol.
- Dommage que j’sâche pas rigoler, ricane le fameux Jean-Mi en arrachant la E-clope du bec de Toto avant d'écrabouiller l'infortuné tube de plastique sous sa pompe de sécurité coquée plus large qu'une péniche de transport.
- MA iiiiiiiiCLoooopeuuuu !!! braille le Molesté en échappant agilement à la patte du videur pour récupérer avec habileté son précieux trésor foulé au pied .

L’objet bien en main, il se met à le nettoyer avec application sous l’œil mi-inquiet, mi-intéressé des malabars. Une fois qu’il a constaté avec soulagement que l’ensemble a l’air intact, Toto balance un clin d’œil alentours et se renfile l’embout entre les lèvres puis maugréé :

- Ouf, elle a rien ! Z’avez du bol les gars, z’aviez PÔ L’DROIT d’faire ça !!!
- S’toi qu’à PÔ L’DROIT D’FUMER ICI !!!
rétorque jean-Mi, le front déjà en position du taureau qui charge.
- Moi j’ai pô l’droit ? C’est ça qu’tu m’dis toi ? contre-attaque le maboule, la nuque à l'équerre pour regarder le géant droit dans ses petits yeux porcins.

Je n’ai aucun don médiumnique mais vu la tronche et la position des deux videurs, j’entrevois alors un futur incroyablement proche ou il sera plus rapide de nous plonger dans une auge à plâtre pour réduire nos fractures que de bandeletter à l’unité alors j’interviens :

- Messieurs, ceci n’est pas une cigarette classique !
- Ca fume !!!
gronde Jean-Mi à qui on ne la fait pas sans quitter Toto des yeux.
- Ca fume certes mais… est ce que vous SENTEZ la fumée ?

C’est l’avantage avec certains videurs : leur coté disons… « animalier », autorise à penser qu’une approche olfactive du sujet l’emportera sur une explication factuelle et argumentée à base d’atomiseur ou de E-liquide. Effectivement, ils reniflent l'air - interdits - puis gobent l’hameçon. Un peu vite d'ailleurs car rapidement, ce sont le reste de la canne et l’avant-bras du pêcheur qui y passent. Au final, Toto et moi sommes prestement délestés de nos cigarettes électroniques tandis qu’une demi-douzaine de Videurs accourent pour se passer les tubes fumants de grosses pognes et grosses pognes en poussant des rires assez peu aristocratiques. Une dizaine de minutes plus tard, Jean-Mi nous tend les deux clopes luisants de baves diverses peu ragoutantes:

- Ok les guignols, c’est marrant vos merdes.
- S’pô des merdes, c’est des E-cigarettes
, corrige Toto qui est décidément trop con pour avoir peur.
- Vous pouvez cloper ! Mais collez quand même les bouts bleus dessus hein !
- Et pourquoi donc que j’mettrai le bout bleu et pas le Orange piske j’ai l’Droit ?
se rebelle toujours ma cousinesque Andouille.
- Bah paske tous les copains du staff sont pas au courant alors si y croivent que tu clopes, c’est surtout ta gueule qui risque d’êt’ bleue avant qu’y comprennent que t’as l’droit… lâche jean-Mi doctement.

Bien que passionné par ce surréaliste échange, je coupe court car le concert commence enfin. Il s’agit du groupe allemand Rammstein. Pour ceux d’entre vous qui ne connaitraient pas, Rammstein est au Rock ce que Presley est à la berceuse. Plus concrètement, disons que si vous ressortez de la prestation en ayant juste perdu trois dixièmes à chaque tympan, vous faites partie des miraculés

Bien que nous soyons des fans assidus depuis des anneés, c’est la première fois que nous les voyons, Toto et moi. La basse et la batterie « envoient » tellement qu’on est presque physiquement repoussés dans les gradins. Je sors ma E-clope pour me remettre et Toto en fait de même lorsque nous constatons que les embouts des deux cigarettes sont d’un bleu quasi fluorescent.

Lorsque nous tirons sur les embouts, il s’avère que les E-cigs sont déjà brulantes. Inquiet, je désolidarise l’atomiseur de la batterie mais celle-ci continue à produire de la lumière pire qu’une Luciole sous acide. J’enfonce alors la batterie rebelle au fond de ma poche de blouson en espérant que ce délire va s’arrêter mais m’aperçois qu’il n’en est rien à chaque fois que je l’extirpe prudemment.

Lorsque le concert est achevé deux heures plus tard, force est de constater que les deux clopes sont totalement déchargées. J’apprendrai ensuite que celle de Toto – qu’il avait mis plus de temps à protéger - est irrémédiablement esquintée. En effet, la natte de son Ato est racornie et complètement carbonisé. Quand à la batterie, elle est devenue totalement givrée et s’allume quand bon lui semble c'est-à-dire bien entendu quand il ne semble pas à Toto. Les deux éléments finiront au SAV EDsylver qui va finir par nous connaître par nos prénoms, rien n’est moins sûr…

La première leçon a tirer de cet épisode – si leçon il y a – c’est bien que la E-cigarette porte parfaitement son nom de « électronique » et qu’à ce titre, elle est potentiellement sensible à l’environnement, surtout s’il est constitué de teutons survoltés armés de guitares fatales.
La seconde leçon – moindre en terme d’apprentissage du vapoteur mais pas totalement neutre non plus – c’est que le Droit n’a finalement rien à voir avec la Justice ou les préjugés et que dans un cas comme dans l’autre, vapoter partout et quand on le souhaite, c’est très loin d’être gagné !


Episode 7 : nouveau matos

Pareil au chevalier Arthurien qui vient de mettre son gantelet sur le Graal, je contemple l’enveloppe renforcée de taille moyenne que Cathy a ramenée de sa boutique. Je ne bouge pas. Je savoure l’instant. Fini ma petite EDsylver pour les Noobs, je vais jouer en première Div' de la vapote:

- Dis donc Dou², tu vas rester longtemps comme ça à reluquer ce bête paquet ? Non parce que ça devient flippant là…

Je pose un regard las sur la briseuse de magie (que j’appellerai dorénavant Morgane dans ma tête – je ne suis pas non plus suicidaire au point d’identifier la félonne à voix haute) et je déchire la protection. Le coffret d’un blanc superbe laisse apparaitre en lettres noirs finement ciselées «cigarette électronique» ce qui entre-nous tombe plutôt bien vu que s’il y avait eu marqué «botte de carottes», j’avoue que j’aurai quand même été un poil déçu. Un souffle pesant doublé d’un roulement de lèvre enfantin style « Pffffbrrrr » m’indique que la nuisible en jupon reluque le coffret par-dessus mon épaule. Comme je ne réagis pas ,elle marque une nouvelle fois son agacement par babillage interposé avant de s’exclamer:

- ENCORE une E-clope ?
- Non ma puce, ça c’est LA E-clope !
- Ben voyons… Vraiment c’est pas sérieux, Dou² ! La dernière en date – qui entre-nous n’est pas loin de t’avoir coûté un rein - ne suffit plus que déjà tu en rachètes une autre !!! Je croyais pourtant que tu avais tout fait réparer suite à tes pitoyables tentatives de nettoyage par le Gin !?
- Mais c’est le cas. Ma première E-clope fonctionne parfaitement bien ! Sache – Oh femme de peu de Foi – que je l’utiliserai dorénavant l’ancien modèle pour vapoter « en dry » !!!
- En draï,
me singe la moqueuse qui ne me donnera visiblement pas l’occasion de me la raconter en lui expliquant de quoi il s’agit. V’là aut’ chose, tiens ! N’empêche que je me permets de te rappeler que tes tubes à vapeur étaient censés être économiques !
- Oh mais je reste gagnant. Et de loin ! Celle-ci coute le tiers de la première !
- Qui coutait ?
- On s’en fiche, y a prescription !
- Est-ce à dire que tu t’étais fait enfler ?
- Disons que j’ai bêtement suivi les conseils de Toto…
- Toto plus toi, c’est vraiment le duo de choc ! A raison d’une nouvelle clope tous les 15 jours, ça risque de ne pas être rentable longtemps, votre affaire. Ça fait plus de 20 piges que je traîne le mouflet monté en graine que tu es donc JE SAIS d’expérience que tu restes une victime des têtes de gondoles doublé d’un neuneu de l’achat compulsif et que la présence de ton trépané de copain ne peut qu’aggraver le phénomène!
- Tout le monde change…
- Tout le monde peut être mais une courge infantile comme toi ou Toto, non ! déjà que de slip c'est limite...


Je sais que la Peste est plus forte que moi à ce petit jeu des reproches qui font mouche. Déjà parce que Cathy est une fille et que par conséquent, elle a cette capacité effroyable de se rappeler de tous les trucs pas importants qui sont chiants pour un garçon. Pas la peine de nier, le kit «mémoire des machins pénibles» est livré en standard avec le kit «nichons» ! A croire même des fois que c’est dedans… C’est donc fort de ma grande expérience mammaire (sic) que je fuis courageusement le conflit comme tout bon mâle qui se respecte :

- C’est la dernière ! Juré !

Histoire de renforcer l’effet, j’hésite un instant à jurer sur la tête de mes fils. Je suis soulagé de ne pas avoir à prendre le risque - les deux nabots sont déjà bien assez fêlés du casque comme ça pour risquer de les voir empirer – vu que la Méfiante rabat de la toile, se contentant de se tortiller comiquement la bouche. C’est un des cotés sympas chez les nanas : elles sont parfois aussi promptes à vouloir nous croire que nous le sommes à baratiner honteusement. Comme quoi la nature – bien que souvent cruelle – est finalement plutôt bien foutue.

- Bon… se calme l’ex-furie en se penchant sur le colis, voyons donc ce qu’elle a de si terrible, ta nouvelle trouvaille.

Avec des gestes calculés, je sors ma KR808D-1 de son écrin en commençant par les batteries puis déballe religieusement les cartomiseurs pour terminer par le chargeur.

- On dirait un crayon ! raille la pénible.
- Ça c’est parce que tu n’y connais rien !
- J’y connais rien mais l’autre on aurait dit une vraie clope alors que celle là elle ressemble à un crayon même si je n’y connais rien !
- La tendance – pauvres Béotienne - est aux E-clopes qui ne ressemblent pas à une cigarette, j’te ferai dire !
- C’est la tendance d’où donc qui dit ça ?
- LA tendance du forum des vapoteurs ou il y a des gens qui s’y connaissent !
- En crayons ?
- Dis donc Cathy, t’as pas un truc à faire autre que nous gonfler les noix à moi et mon crayon ?
- Ok, je vais tarter les deux ânes qui ont profité de l’intermède pour transformer leurs chambres en reproduction du Bronx mais… je vais revenir.
- A toute, Sarah Connor !


Enfin débarrassé du Pansement humain, je fais une fois de plus la démonstration de mon manque pathologique de patience et déballant frénétiquement un atomiseur pré-rempli « Kmel » que j’enfourne d’autorité sur une batterie en espérant qu’elle soit chargée. Elle l’est. Je loue mentalement le brillant vendeur qui a pensé à l’impatient que je suis et tire lentement pour faire chauffer le bestiau avant d’y aller d’une vraie bouffée de chez bouffée.

Purée quel hit !
Et quelle fumée !
Comparé à ma EDsy, ça démonte du slibard !!!

Je rends grâce aux copains du Forum qui m’ont orienté sur ce modèle « pour les Nuls » aux cartos avec atomiseur intégré et je savoure l’instant, balançant de gros nuages dans le salon, la bouche en cul de poule. Je n’ai pas tiré une demi-douzaine de lattes qu’un troupeau d’animaux en panique dévale de l’étage encouragé par un «combien de fois je dois vous dire qu’on ne courre pas dans les escaliers !?» aussi aigu qu’inefficace. Contre toutes attentes, les bruyants ne sont que deux – leur capacité à pouvoir être plusieurs en terme de bruit reste un mystère… - et s’avèrent être mes fils. Je n’ai bien entendu pas le temps de planquer mon trésor que les Nains sonores m’attaquent à la cadence d’une mitrailleuse lourde:

- C’est une nouvelle cigarette, Papa ?
- C’est à cause que Papa il a sûrement encore cassé l’autre…
- Cool, tu me donnes la vieille steuplè ‘Pa ?
- Hé papa, pourquoi qu’elle est toute moche celle là, papa ?
- On dirait un crayon !
- Ouais mais moche !
- Tu me donnes la vieille steuplè, papa ?
- Ca écrit aussi ou c’est juste moche, Papa ?
- Fais sentir la fumée, Papa steuplè !
- Ca sent rien comme l’autre, papa ?
- Tu me donnes la vieille steuplè, papa ?
- Celle là aussi elle va tremper dans un verre d’alcool après que tu l’as cassée, papa ?
- Hé ‘Pa, je peux essayer steuplè ?
- Non moi !
- Ouais nous !!!
- STEUPLèèèèèèèèèè !!!


Sans accorder le moindre regard aux créatures suppliantes, je profite que ma Moitié débarque enfin en indiquant fermement aux Gobelins hystériques qu’il est temps d’aller se laver le derrière pour opérer un retrait stratégique vers mon antre située au second étage non sans empocher au passage l’intégralité de mon paquet. Une fois devant mon bureau, je déballe le reste du contenu de l’enveloppe qui se compose d’un paquet d’atomiseurs vierges et d’une demi-douzaine de petits flacons de E-liquides.

Les yeux rivés sur mes trésors, je me fends d’un sourire satisfait et confiant.
Ahahaha !!!
Ca y est, j’ai franchi le pas !
Fini l’assistanat et les dépenses inconsidérées : ce soir, Dou² le RoXXor de la vapote chargera les cartos lui-même !

Puis je repense à mes compétences manuelles et je grimace en me disant que ça ne serait quand même pas con de monter un chiffon qui éponge un max’…



Episode 8 : E-liquide et 2ème main gauche

- Trop gras et qui pue !

En voyant l’œil mauvais de Toto – mon compagnon de Vapotage venu aux nouvelles quand je lui ai annoncé que je venais de recevoir mes premiers flacons commandés – je crois bon d’ajouter :

- Je parle du E-liquide…
- J’espère bien, tiens alors de bon sang d’bois !
glapit l’Ignoble.
- …mais je précise vu que quand on voit ta pauvre trombine toute bizarre, on pourrait douter !
- Ouais ben « on » tu sais s’que j’y dis à « on » ?
- Non et je ne veux pas savoir. Toujours est-il donc que d’un point de vue économique entre le E-liquide et des cartouches pré-remplies, le calcul est vite fait !
- Ah bon et ça fait combien ?
- Heu… non mais précisément j’en sais rien si ce n’est que c’est hyper rentable.
- Bah t’as dit que…
- Rhaaa mais c’est une expression, Toto !
- Bah d’accord, pô d’souci mais si le calcul est vite fait ben on fait le calcul et comme ça on sait de combien que c’est bien ?


Je m’arrête de parler et contemple la Courge humaine avec attention. Mon regard intense a logiquement valeur d’avertissement sur la grande majorité des gens mais à peu près autant d’impact sur la Ruine qu’une paire de tongs neuves sur un cul-de-jatte.

- Ouais donc c’est pas si vite fait que ça en fait ton calcul hein ! jubile l’Andouille avant d’ajouter, fiérot : t’sais Doud’, y a pô de honte…
- Ok, faisons l’exercice : un paquet de cinq recharges EDsylver coûte 9 euros. Tu en changes au bout de combien de temps ?
- Ben depuis que j’ai fini la dernière, au bout de… longtemps. En fait là j’tourne comme qui dirait avec les anciennes.
- Voilà qui explique déjà pourquoi tu renvoies régulièrement des atomiseurs plus cramés que le derrière d’une vieille niçoise au SAV.
- Ouais non mais là ça va mieux : je mets de l’huile dedans…
- De l’huile ?
- Bah oui. Rapport à ce que ça chauffe…
- ‘Tain mais ça doit être immonde !!!
- Bah ouais. Surtout que c’est de l’huile à frite ! Mais bon, faut voir l’bon coté d’mes choses : je crâme pu les z’atos !
- Oui bon passons et reprenons la démonstration : si tu es une personne normale – je sais, ça demande beaucoup d’imagination mais soyons fous - tu changes au moins une fois par jour de recharge si tu ne veux pas crâmer l’Atomiseur. Vu que ces pauvres recharges de ED doivent contenir trois misérables gouttes de E-liquide au grand maximum, je te laisse faire le calcul !
- Heu ouais mais non, je préfère quand c’est toi…
- C’était une expression, Toto !
- Encore ?
- Ben oui… Je ne suis pas désespéré au point de demander à une taré suffisamment pété du casque pour foutre de l’huile de friteuse dans une recharge de E-clope de faire un calcul, aussi simple soit-il …
- …mais c’est une expression,
tente le Niais.
- Ah non là c’était juste un bête constat. Mais c’était bien essayé !

Peu enclin à poursuivre un débat sémantique avec l’Engin, j’attrape prestement la EDSylver que Toto mâchouille en toutes occasions, enlève la cartouche, dévisse la batterie, me désole devant l’état de l’atomiseur, le renifle avec écœurement en constatant l’odeur de friture, pose le tout sur un Sopalin et sulfate la tresse frénétiquement à ma bombe à air.

Le restant de liquide infect couleur «pus de zombi» évacué, la tresse retrouve un semblant d’allure et j’y fais tomber trois gouttes de Rujan 4 avant qu’elle ne se rétracte, en colle trois autres dans la bourre marron-caca qui achève de pourrir au fond de la cartouche d’origine puis je réassemble la E-clope et la tends à la Quiche avant d’ajouter avec autorité:

- Fûme !
- Oula, oula, qu’est-ce que c’est-il comme parfum que t’as t’il mis là dedans d’abord ?
- Il s’agit de la Rolls du E-liquide : le RY4, rien de moins !!!
- Ouais mais bon attention hein, chuis pô un client facile…
- J’en causerai à ma friteuse ! En attendant, tire là-dessus, bougre de tanche !


Lorsque mon cobaye se met à passer par toutes les couleurs intermédiaires allant du vert gerbouille au beige chiasseux, je comprends que je viens de noyer mon premier atomiseur – enfin le sien - et que la saturation de bourre donne un résultat unique : l’absorption directe en bouche de E-liquide et par conséquent des teintes fort rigolotes sur la tronche de l’usager.

Toto en est à peine à sa dix-neuvième malédiction - concernant cette fois la douloureuse réduction de mes testicules en raisins de Corinthe racornis - que je me félicite une fois encore d’avoir tester le concept sur une créature non-humaine décérébrée.

Peu enclin à ressembler à ma Victime, j’apprends donc à gougouter correctement la EDsylver pour fumer à même la tresse - « en dry » comme disent les Pros – et je retrouve un vrai intérêt à ma première petite E-clope.

S’agissant de la KR808, je noie à peine une demi-douzaine d’atomiseurs avant de comprendre que le mode d’emploi du E-liquide peut finalement se résumer en quatre points:
  • on ne peut pas mettre autant de gouttes qu’on le souhaite dans un cartomiseur sous peine de « pisser du jus »
  • remplir un carto s’anticipe et demande idéalement un temps de repos sous peine de « bouffer du jus »
  • On ne peut pas remplir un cartomiseur de E-liquide « ad vitam eternam » et espérer conserver fumée et goût
  • certains E-liquide sont quand même drôlement tout bizarres et il est préférable de tester avant d’acheter en grosse quantité
Sur ce dernier point, les avis pourront bien entendu diverger d’un vapoteur à l’autre. Surtout que la question du goût se trouve d’autant plus complexifiée qu’on y cumule le dosage en nicotine.

Le vapoteur qui passe au E-liquide trouve finalement un plaisir supplémentaire basé sur la découverte et la surprise lorsqu’il va tester de nouvelles saveurs. C’est très ludique, un peu salissant pour les busards dotés de deux mains gauches comme moi, mais surtout ça ouvre des perspectives totalement nouvelles et une approche de la vapote totalement personnelle.

En l’état, si je me réfère aux exemples que j’ai pu constater, on trouvera un Toto capable de consommer les pires merdes improbables tant qu’elles sont dosées pour un cheval de course ou un cycliste professionnel, une Cathy fan de menthol fort en goût mais contrairement à Toto peu sensible à la force de la nicotine et moi, subtil mélange entre les deux qui préfèrera les saveurs vanillées ou légèrement épicées mais faiblement nicotinées.

La seule problématique que j’ai constatée après avoir sauté le pas des « E-liquides » concerne la consommation : elle explose !

Oh ça reste très rentable mais là ou je consommais modestement mon petit carto pré-rempli quotidien, j’ai aujourd’hui la E-clope constamment collée au bec et mon flacon de jus n’est jamais bien loin. Du coup, en un temps record selon mes très subjectifs critères, me voilà devenu maître dans le décapsulage de cartomiseur et un simple coup d’œil me suffit pour gougoutter la recharge à l’unité près sans plus aucun désagrément. J’ai même appris à gérer le remplissage de mes cartos en préemptif comme un grand.

Quand je constate tout ce que j’ai accompli, j’en suis le premier étonné.

Je sais que je ne serai probablement jamais un puriste qui va aller jusqu’à laver sa bourre et nettoyer ses atomiseurs à l’ultra-son mais qu’importe : j’ai trouvé MON équilibre et ça doit se voir vu le nombre de copains qui se lancent en constatant que je n’ai toujours pas replongé à la Tueuse.

Bon mais c’est pas le tout : maintenant que j’ai les bases, si je passais à la vitesse supérieure coté matos ?!


Episode 9 : un Ego pour le Pro

- Allo oui ?
- Dou² ? Je pensais tomber sur Quentin avec les grèves des professeurs…
- Oh mais Quentin est là. Par contre il n’y a pas Tristan.
- La maîtresse de Tristan est en grève, il dort chez un copain. Il fait quoi Quentin ?
- Heu… Il joue à Mario Kart sur la Wii.
- Il est censé faire ses devoirs, pas jouer à Mario Kart !!!
- Je m’en occupe, chérie ! Il va les faire ses devoirs, tu peux compter sur moi ! Bon ben à plus hein.
- Oula oula, « à plus » rien du tout ! Et toi ? Comment ça se fait que tu sois déjà à la maison ? Tes patrons aussi sont en grève ?
- Heu non… J’avais mal au ventre, j’étais fatigué, j’avais…
- …surtout une grosse flemme, oui ! Avoue donc que tu es rentré pour jouer AUSSI à Mario Kart avec l’autre ramier qui nous sert de fils ainé ?
- Je dois répondre en vrai ?
- Pas utile, ça n’était pas une vraie question ! D’autant que tu tombes bien : un colis plus gros qu’un paquebot de retraités en croisière dans les Caraïbes est arrivé à la boutique, Dou².
- Et c’est bizarre un gros colis dans une boutique ? Tu refais tes stocks au dé à coudre et les liquides à la gorgée?
- Ça vient de Chine, sinistre andouille.
- Ah et les Chinois ne font pas de Bio ni de naturel ?
- Ils sont trop occupés à s’engraisser sur les crétins chauves aux yeux ronds qui fument des gadgets de geeks originellement présentés par les dits crétins pour être économiques avant de finalement coûter plus cher que la réfection du Parthénon !
- Vu l’état du tas de caillasses que c’est, le Parthénon, je prends cette attaque aussi fourbe que mesquine avec sérénité.
- Prends donc plutôt ton paquet, ça m’évitera de devoir fermer le magasin pour empoisonnement aggravé si j’ai un contrôle vu les singeries qu’il doit encore y avoir là dedans!
- Tu ne veux pas me le ramener toute à l’heure ?
- Je t’ai dis que le colis était gros. Dans la mesure où j’envisage de rentrer à la maison autrement qu’en me prenant pour une porteuse Sherpa, tu vas prendre ton derrière et vous allez tous les deux vous ramener au pas de course me débarrasser. Surtout qu’en milieu d’après-midi, on peut dire que tu as le temps non ?
- On peut dire ça oui.
- A tout de suite alors !
- Pfff…

- C’était qui, Papa ?
- C’était maman.
- Elle a dit quoi maman ?
- Elle a dit que je te collerai une rouste à Mari Kart une autre fois vu que tu vas monter faire tes devoirs !
- Pfff…
- C’est ce que je lui ai dit !

Un aller et retour plus tard, je dépose le colis chinois sur la table du salon. Pour une fois, Cathy n’a pas exagéré : c’est un sacré paquet ! Lorsque je commence à déballer le bousin, je me dis que le Chinois ne paie pas l’emballage au même prix que le Français. Vu la fasciste du recyclage que je me trimballe à la maison, j’ai de la chance qu’elle soit encore dans sa boutique sinon je me serai encore fait salement pourrir le museau. Déjà que quand elle va voir la note, ça va être un poil ma fête alors pas la peine d’alourdir ma peine !

En effet sur ce coup, j’ai testé la commande directement en Chine (*). Vu la quantité de copains qui souhaitaient essayer la E-clope, j’ai pris pleins de boites de KR avec une pléthore de E-liquides car pour une grosse commande, l’affaire devenait rentable même avec les frais de ports associés. Et ça m’a surtout aussi permis de pouvoir me payer la E-clope qui est en rupture partout mais que je veux essayer vu les retours dithyrambiques que j’ai pu lire dessus : ze fémousse EGO !!!

Bon déjà, l’objet en lui-même en jette gravement dans son chouette coffret rectangulaire clairement luxueux et fignolé comparativement aux autres E-clope que j’ai eu l’occasion de tester. Pour le look, c’est un intéressant compromis entre le fume-cigarette futuriste et le stylo Mont-Blanc mutant. Y a pas à tortiller, l’objet ne joue pas dans la même catégorie que ma pauvre KR808, il faut bien l’avouer.

Que dire ensuite du résultat coté vapotage sinon que c’est… la grosse claque dans la mouille !!!

Non seulement le machin envoie carrément du gros bois coté « hit » (les cartouches fournies sont du High Chinois - donc un machin à vous faire pousser des dents à la Fernandel pour moi qui tourne sur du 6Mg...) mais alors que dire de la fumée qui transforme la pièce en succursale londonienne à chaque bouffée.

Quand Cathy arrive enfin à la maison après sa dure journée de labeur, ça fait pas loin d’une plombe que je tire sur le machin, vautré comme une bouse molle dans le canapé. J’ai bien rajouté quelques gouttes sur la durée et vacherie, quel débit. Ce truc est un pur bonheur ! Ce qui n’a pas l’air d’être du tout le cas de ma chérie…

- Ça va, c’est cool ici !? grogne la Furie, l’œil mauvais.
- Ça va bien merci, je provoque connement.
- Ton colis obèse éventré sur la table avec son contenu répandu dans toute la pièce, c’est pour relooker le salon ?
- Mauvaise journée, puce ?
- Pour moi, non, c’était bien. Pour toi par contre, ça risque de se gâter si tu ne mets pas un peu d’ordre dans tout ce brin ! Et il est où, Quentin ?
- Il fait ses devoirs tranquillement dans sa chambre.
- Depuis combien de temps ?
- Depuis que tu as appelé.
- Dou², tu crois vraiment que ton fils fait ses devoirs depuis une heure ?
- Non ?
- Ça dépend de l’endroit où se trouve la console DS…
- La DS est sur la table basse ! que je dit avec suffisance en désignant l’objet.
- Alors ça dépend de l’endroit où se trouve la console PSP…
- La PSP est… ah ben non, la PSP n’est pas sur la table basse.
- Ne cherche pas alors : Quentin silencieux dans sa chambre durant une plombe, je sais ou est la console. Franchement Dou², tu crains !

Vu que ça commence à sentir le pâté moisi, je tente une diversion :

- Heu… je t’ai montré ma nouvelle E-clope ?
- Non mais j’attendais de voir ça avec impatience vu que j’ai un peu parcouru le relevé de comptes. J’ignorai que la taille des paiements était conforme à la taille des paquets en Chine !
- Chérie, avant que tu ne te mettes à crier, tu dois savoir que je ne paie qu’un ridicule partie de la somme : la grosse majorité me sera remboursée par les copains qui m’avaient demandé de leur acheter une KR808.
- C’est combien une ridicule partie ?

Une fois que j’ai répondu à cette fallacieuse question, la réaction aussi excessive qu’injustifiée de ma moitié me conforte dans l’idée que les femmes n’ont vraiment aucun sens des priorités. Je décide donc de me murer dans un silence hautain et méprisant en demeurant totalement imperméable aux reproches iniques qui me sont faits et je vapote de plus belle en snobant superbement la Vilaine qui trépigne.

Lorsque je ramasse un coussin rageur dans la trombine et que je vois la Sociopathe en jupons revenir de la cuisine avec la poubelle pour foncer droit sur le contenu de mon paquet élégamment dispersé sur la table du salon avec comme objectif de « ranger tout ce foutu merdier !!! », je consens à sortir de mon Auguste réserve et mets fébrilement l’ensemble de mes trésors orientaux à l’abri.

Frustrée dans son attaque, la perfide va pour me faire à nouveau perdre trois dixièmes à chaque tympan quand – miracle ! – l’autiste pré-pubère de la PSP commet l’irréparable erreur de pointer le bout de son museau au cri de « Ah tiens t’es là, m’man ? On mange quoi s’soir ?! ».

La scène qui suit est plaisante dés lors qu’on en est simple spectateur.
Elle a en outre l’avantage de me rappeler qu’avoir des enfants a parfois du bon – surtout des garçons qui sont très rapidement des paratonnerres à reproche vu leur propension à ramener leur fraise aux pires moments. Tandis que l’Imprudent mange un coup de pied au derche à défaut du dîner, je déserte honteusement le champ de bataille avec mon colis sous le bras en faisant tout pleins de fumée dans mon sillage pour masquer mon repli.

Ce sera probablement un gros mensonge dans quelques semaines vu ma capacité à mollir pour racheter une nouvelle clope régulièrement mais à cet instant, je le pense vraiment : avec l‘EGO, j’ai trouvé MA clope !

Et entre-nous vu les réactions positivement infantiles et excessives de ma moitié, vaudrait mieux pour ma peau…

(*) depuis j’ai arrêté car si je veux que la E-clope se développe chez nous, autant encourager les vocations hexagonales mais ça n’est que mon avis…

Prochain épisode : une soirée sur Paname



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Deuxième épisode
Troisième épisode
Quatrième épisode
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Sixième épisode
Septième épisode
Huitième épisode
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Re: Les chroniques d'un vapotteur....Par Dou²

Message par [Modération] » lun. 21 janv. 2013, 16:33

EPISODE 10
Source : http://www.forum-ecigarette.com/recreat ... 35065.html

Petit rappel :
Plus d’un an…
C’est le temps qu’il s’est écoulé depuis la dernière publication et mine de rien, il s’en est passé dans ma vie, y compris sur le sujet qui nous lie, chers ami(e) de la Vapote.
Initialement, j’avais pensé reprendre les Chroniques là où j’en étais resté mais force est de constater que ça ne me motivait pas trop vu que le « initialement » susmentionné date de l’été. Du coup, je me suis dit que si j’écrivais pour vous amuser, c’était aussi pour me faire plaisir donc on oublie le passé et back tou zeu prézan !

* *
*

Episode 10 : la rechute


Vous avez probablement noté l’extraordinaire aptitude qu’on peut avoir à se trouver des excuses foireuses dés lors qu’on est convaincu d’en avoir besoin.
Non ?
Alors vous êtes soit un fichu faux derche, soit une créature improbable dotée d’une force morale rare qui déclenche en moi une vague de respect absolu teintée d’un soupçon de dubitation sur le fait que vous devez quand même être un gros faux cul quelque part.
Toujours est il que me concernant, pas d’ambigüité : ma propension à me trouver des excuses toutes plus fallacieuses les unes que les autres est une constante telle qu’on pourrait l’apparenter à une règle de vie – rien de moins !
Ma dernière démonstration en la matière date de l’été dernier lorsqu’une tuile personnelle plutôt sérieuse me tombe sur la courge sans crier « gare »– où alors je n’ai pas entendu, distrait que je sais être parfois.
La tuile bien encastrée dans le chignon, je lance alors la mécanique « excuse foireuse » dont je vous parlais et j’en viens à me convaincre que vu ce qui vient de me frapper, seule une cigarette me permettra de m’en remettre.
Ca fait pourtant deux ans que je ne clope plus.
J’ai eu des emmerdes bien pires durant ces deux ans.

Alors qu’est ce qui peut bien faire qu’on replonge à la Dure ?!

Avec le recul, j’en suis arrivé à la lamentable conclusion que les réponses sont finalement aussi multiples que les soit disant raisons sont mauvaises. Pour ma part, la principale raison tient en trois points majeurs: en premier lieu, le fait que j’ai cassé mon chargeur d’Ego durant les vacances d’été (et n’ai retrouvé le chargeur de secours que trois mois plus tard dans la caisse à Playmobil de mon cadet qui l’avait barboté vu que « ça fait un canon plasma trop daaaar !!! ».
Ensuite viennent l’absence de ma Chérie et des deux Nains – restés sur la plage comme des gros têtards tandis que l’infortuné Moi retournait au charbon – et pour finir avec le fait qu’en l’absence de ma Tribu, la maison est envahie par mes copains de jeu.

Et oui, durant la semaine du quinze aout – et ce depuis 7 ans - les gugusses avec lesquels je passe le plus clair de mon temps libre sur Internet à pourfendre Orcs et dragons engoncé dans une armure de Plate ma hache à la main viennent activement squatter chez moi pour un week-end de libation et de débats risibles sur les jeux en ligne et autres parties de Guitar Hero endiablées.
Hors il faut le savoir, des accros ludiques, ça picole et ça fume.
C’est comme ça.
Une chance que ça ne nique pas en plus car si on considère la faible représentation féminine parmi la population des « Gamers », nous en serions quitte pour un remake de Prison Break probablement aussi dépaysant que rectalement fatiguant.
C’est donc durant ces quelques jours endiablé que je me suis bêtement laissé aller à refumer, le tout pour une mauvaise raison.

Voilà pour le contexte.

Tranquillisez vous, l’objet du présent chapitre n’est pas de vous bassiner avec les pitoyables soirées d’une bande de vieux Geeks toujours stupidement hilares mais plutôt de partager avec vous les sentiments et étranges effets de bords qui accompagnent la reprise de la Tueuse.

Soyons honnête s’agissant de mes camarades de jeu, ils n’en avaient pas grand-chose à foutre que je me remette à tirer sur une tige tant que la Wii fonctionnait et que les bières étaient fraîches. La première réaction « extérieure » que j’eu à gérer fut celle de ma chérie – que j’appelle scrupuleusement tous les rares soirs où nous sommes séparés vu que nous sommes un peu comme le Ying et le Yang – toujours à se chamailler quand on est dans la même pièce, mais encore plus emmerdés de ne pas pouvoir le faire :

- Chérie, j’ai fumé aujourd’hui!
- Moi qui pensais que les vacances t’auraient calmé au boulot… Bon, t’as fumé qui et pourquoi ?
- J’ai fumé des clopes, nounouille !
- Pendant ton IRL (*) avec tes déchets de copains ?
- Oui.
- Et ça t’a fait quoi ?
- Ben… la première était vraiment dégueu : ça m’a tourné la tête, fait tousser, collé une bouche toute pâteuse et laissé une impression d’avoir du carton dans la gorge. La seconde m’a ramené deux ans en arrière direct comme si je n’avais jamais arrêté !
- Hum…


En langage de fille, « Hum » reste la forme d’expression la plus aboutie d’une perplexité aigüe. Derrière ces trois lettres en apparence simplistes se cache un compatissant « je vois ce que tu veux dire vu que j’avais moi-même arrêté la clope cinq ans avant de replonger connement… » mais aussi et même surtout « Je savais bien que je n’aurais JAMAIS dû te laisser trois jours avec ta bande de gogols !!! ».
Il n’empêche que je lui suis reconnaissant de ne pas m’accabler.
Car c’est un fait, je me sens idiot. Un peu honteux aussi. Et effrayé de voir avec quelle facilité déconcertante on reprend – surtout lorsqu’on se souvient du merdier que ça avait été d’arrêter.
Pour autant, LE gros changement par rapport à ma première tentative pour stopper la tueuse reste quand même la Ecig : je sais que ça marche sur moi !

Ce changement est malheureusement aussi LE gros piège car avec un glandu capable de se trouver des excuses foireuses dans mon genre, il implique une possibilité de compromis : « Bah j’arrête quand je veux ! Allez tiens, je vais faire un temps un peu des deux – Tueuse et Ecig - vu que j’arrête quand je veux. C’est juste que là maintenant tout de suite je veux pas encore quoi… ».

Le compromis, c’est le poison absolu pour le fumeur - fut il « ex » ou pas - car qu’est ce qu’il est le Fumeur, sinon un foutu camé encouragé par l’Etat, un crétin de mouton drogué qui paie pour se faire tondre la laine sur le dos. Et bien pour un profil comme moi, même le sachant, ça ne suffit pas à me ramener à la raison.

C’est flippant la capacité à l’auto-persuasion.

Non finalement, pour un perso-menteur éhonté dans mon genre, rien ne vaut l’électrochoc – le vrai ! – celui qui vous renvoie tellement violemment face à votre propre connerie que vous DEVEZ réagir sous peine de vous retrouver à très court terme à faire la poubelle à quatre pattes pour en extirper des mégots le soir ou le paquet est vide.

Pour ce qui me concerne, cet électrochoc salutaire se produit lorsque je croise Michael.

Je vous ai déjà parlé de Michael ?
Compte tenu de la nature de l’individu, probablement pas, non.
Alors faisons simple : en sus d’être un « collègue de travail », Michael est ce qu’on appelle communément un Gros Con.
Outre le fait qu’il a le physique empâté et mou de son appellation – attention cependant, certains Gros Cons peuvent être minces, voire maigres comme des clous de tapissier, sans pour autant perdre de leur insupportable pouvoir - l’engin dont je vous parle joue en première division : il sait tout sur tout, toujours mieux que tout le monde et s’il est le plus souvent seul comme une ***** molle, il a bien compris que c’est uniquement parce que le monde entier jalouse sa supériorité.

Etrangement, je n’aime pas Michael.
Il le sait d’ailleurs vu que je le lui ai dit.
Trois fois.
Histoire d’être bien certain qu’il avait compris.
Avec le recul, j’aurai dû pousser jusqu’à quatre car malheureusement pour moi, il ne m’en tient pas rigueur vu que de son point de vue, on ne PEUT PAS ne pas l’aimer.
Mon rejet est donc probablement le fruit d’une incompréhension.
Il en est donc venu à m’auréoler auprès du commun des mortels d’une réputation qui pourrait être flatteuse si elle ne venait pas d’un tel crétin congénital : pour Michael, je suis « un mec vraiment pas facile mais respectable vu que je dis ce que je pense et fais ce que je dis ! ».

Au risque de briser irrémédiablement mon image idéale, ça n’est pas totalement exact : je lui ai dit deux fois que j’allais lui péter sa gueule de con à coups de talon mais n’en ai jamais rien fait de peur de niquer mes pompes.
Comme quoi on a tous nos faiblesses…

C’est le mardi matin qui suit le ouikène avec mes copains de jeu que je croise cette tanche vivante. Juste après le 15 aout, il y a peu de monde au travail et moins encore en bas de la Tour dans laquelle je bosse et où se retrouvent les occupants pour leur « pause clope ».
Mais il y a Michael.
Et Michael vaut pour plusieurs.

- Ben tu t’es remis à fumer ? me lance ce grand observateur en avisant la clope vissée dans mon bec.
- Non, je réponds en exhalant un gros nuage, la répartie encore un peu molle après le week-end que je viens de vivre.

J’aurai aussi bien pu dire « ***** ! » vu que fidèle à lui-même, Michael n’a pas écouté mais déjà il embraille :

- Je vais te dire, je savais bien que ta truc électronique là, c’était de la ***** ! Tu vois quoi, soit tu fumes, soit tu fumes pas, quoi ! C’est comme si tu bouffes des biscuits pour maigrir mais que t’en bouffes des tonnes, tu vois ce que je veux dire ?

Un trait de caractère commun aux Michael de ce Monde est de systématiquement parsemer leurs phrases - par nature débiles - d’un monceau de « quoi » et de « tu vois » toujours inutiles. Il est aussi un champion du « En fait » à tout va et du « effectivement » à toutes les sauces. Dans une conversation, il faut du GRAS aux Michael. D’ailleurs un Michael ne vous dira jamais « Oui » ou « Non » mais plutôt « Absolument » ou « Jamais de la vie », Oui et Non n’étant à leurs yeux globuleux et torves que l’expression factuelle d’un manque de Lettres avéré.

- Non, je lui dis, les Lettres n’ayant jamais vraiment été mon fort.
- Tu sais quoi ? Moi ça fait trente ans que je fume ! J’ai commencé jeune aussi hein. Pour frimer devant les nanas, tu vois ? On est cons quand on est jeune, tu sais ce que c’est…

Non je ne sais pas trop vu que pour moi, la connerie n’est pas liée à l’âge et qu’un « vieux con » n’est finalement qu’un « jeune con » qui a soufflé trop de bougies. Mais respectueux du monologue surréaliste, je m’abstiens de commenter et la Courge poursuit sur sa lancée :

- Mais moi j’assume, tu vois ? J’A-SSU-ME ! Moi je fais pas les choses à moitié, en fait ! C’est comme pour la picole si tu veux…

A ce stade je veux bien ce qu’il veut s’il la ferme car enflammé par sa propre diatribe, il s'est rapproché et même quand il fume, ce déchet sent terriblement mauvais de la bouche.

- …tu vois ce que je veux dire ? relance l’égout buccal tandis que je passe en mode apnée-survie.

Je ne vois pas bien non. Comment veux tu – gros con ! – que je VOIS ce que tu DIS ? Mais curieusement, je me contente de lui dire :

- Non.
- Je vais te dire un truc, Doud’… Une confidence… J’ai essayé la clope électronique. Ouais MOI j’ai essayé ce truc à la con ! Alors ? Ah t’es étonné hein ! Hein que t’es étonné hein, hein ! Bon moi, y m’aura pas fallu longtemps pour comprendre que c’est de la *****, c’est sûr ! Attends, comment tu veux que ça soit pas de la ***** alors que c’est fait pas des chinetoques ! Des chinetoques qui font des clopes ELECTRONIQUES !!! A la limite des Nems éléctroniques là ouais je dis Ok, Muhahahaha, Ouais là je veux bien, mais des CLOPES !!! Non mais sans dec’, t’y crois toi ?


Je lui dirais bien que les Nems sont Vietnamiens, mais je lui dis :

- Non.
- Tu sais quoi mec ? Non mais tu sais quoi sans déconner ? Ben je vais te dire moi… Cloper, c’est la LIBERTE ! Franchement, t’en a pas marre de ce monde aseptisé ou on te dit où et quand pisser ? Sans rire ? Ouais je sais ce que tu te dis là… Je sais parce que t’es comme moi, toi ! Le mec qui t’emmerde, tu lui dis…
- Tu m’emmerdes.
- Non mais sans déconner je veux dire !
- Je déconne pas.
- Hahaha putain non mais comment t’es trop toi !!! Voilà, tu vois, c’est exactement ce que je te dis : le DROIT de fumer ben tu vois, c’est le DROIT de crever si tu VEUX et comme tu VEUX, tu comprends ?


J’avais terminé ma clope depuis « liberté » mais j’étais resté à l’écouter. Oh je ne vous cache pas que j’avais bien un peu envie de lui balancer ma main sur la gueule au Michael mais curieusement je lui ai répondu :

- Oui je comprends.
- Sa…. Sans déconner ?
- Sans déconner. Merci Michael.


Je lui ai tendu mon paquet de clopes pratiquement pleins, je lui ai donné une petite tape amicale – complice même - sur l’avant bras en le dépassant et sans le regarder, je suis remonté bosser. Grâce à Michael, je n’ai retouché à une cigarette depuis que très rarement et toujours grâce à lui, je ne l’ai plus jamais terminée vu qu’arrivé à la moitié de la combustion, je repensais systématiquement à cette conversation, fut-elle à sens unique.

Oh je suis très loin d’être tiré d’affaire, je le sais.
D’ailleurs le serais-je vraiment un jour, j’en doute quand je me souviens de la facilité avec laquelle on replonge. Mais la commande d’Ego-T qui a suivi et le retour de ma Chérie ont drastiquement remis les pendules à l’heure. Je suis à nouveau en rémission et de vous à moi, j’en tire une vraie fierté personnelle finalement savoureuse.

Vous savez que les Bouddhistes s’entendent à dire que toute créature vivante obéit à un but précis qui la rend utile dans un contexte global ?

Longtemps, je me suis surtout entendu à ne pas bien piger ce qu’ils entendaient par là - mon incompréhension ayant atteint des sommets le matin où un foutu moustique m’avait piqué pile sur le bout du gland. Et bien pourtant grâce à Michael, j’ai compris. Et je ne peux pas m’empêcher d’avoir un sourire crétin quand je pense à ce qu’il dirait s’il avait lui-même vu la lumière Bouddhiste au lieu de toujours assoir son gros cul flasque dessus. Nul doute qu’il dirait « Putain y a pas à dire, y sont forts ces cons de chinetoques ! »

(*) “IRL” pour In Real Life. Soirée/rencontre durant laquelle des joueurs en ligne compulsifs passent un moment physiquement ensembles et non plus par Avatar de jeu interposé. Ce sont souvent des moments désopilants et bien sympathiques, chacun(e) n’amenant finalement à ces soirées que ce qu’il a de meilleur.

Prochain épisode : tâche d’huile


EPISODE 11
Source : http://www.forum-ecigarette.com/recreat ... 61711.html

Résumé :
Après mine de rien bientôt trois ans de pratique intensive - certes ponctuée par quelques navrantes rechutes - et des péripéties sociales diverses et parfois fortement avariées, Dou² est finalement parvenu à une certaine forme de maturité s’agissant de la E-cigarette puisqu’il est :
  • clair sur son type de matos (mais toujours aussi branque pour assurer derrière les éventuels déboires mécaniques)
  • fixé sur ses E-liquides (même si un manque de sérieux logistique provoque trop souvent une pénurie qui le conduit à mélanger plusieurs fonds de fioles pour un résultat très approximatif)
Finalement, Dou² est devenu un vapoteur presque confirmé.
Alors quoi ?
Il n’aurait dès lors plus rien à raconter ici ?
Si seulement…[/i]
* *
*
[/b]
Episode 11 : tâche d’huile

Le propre de l’humain, tel que je le connais en tout cas, est une propension à toujours avoir une paille quelque part. Peu importe que tous les feux soient au vert, une inespérée embellie généralisée ne peut avoir qu’une seule et implacable résultante : à un moment - demain, dans dix ans ou trois siècles – l’UN de ces foutus feux passera à l’orange (voire même au rouge !!!) et ça, c’est suffisamment terrible pour empêcher l’humain de pleinement et simplement… profiter.

J’ai pour ma part généralement une approche beaucoup plus détendue de ce phénomène ainsi qu’une vraie habilité à pleinement « profiter » plutôt facile. Même très facile. Si facile d’ailleurs qu’elle est suspecte aux yeux des stressés du feu vert qui vont considérer que ce manque de projection évidente sur l’emmerdement est une preuve de crétinisme suicidaire au mieux, de nihilisme communautaire au pire.

Mais vu que je suis occupé à profiter, je m’en cogne un peu et ça se vit très bien.
Pour ma moitié, ma chère Cathy, ça se vit un peu moins bien…

C’est principalement dû au fait que les femmes sont nanties d’un terrifiant pouvoir qui leur permet de voir certaines choses que les hommes n’avaient pas vu, encore moins imaginé ni même conceptualisé. Le meilleur exemple est ma manière de gérer – ou pas… - les emmerdes puisque selon ses critères féminins, c’est juste une preuve supplémentaire de ma fainéantise crasse car elle considère que :
  • je sais ce qui se passe
  • je comprends de quoi il s’agit
…mais que je m’en branle vu que ça n’est pas encore arrivé et que pour la feignasse que je suis, bosser sur un probable souci qui ne va finalement peut être pas se produire revient à m’être fatigué pour rien.
Et si ça arrive ?
Rholala ben on gèrera…

Pourquoi donc suis-je en train de soliloquer connement sur la façon qu’on peut avoir d’appréhender les ennuis ? Et bien parce que je n’avais pas anticipé l’effet « tâche d’huile » que le succès de la cigarette électronique allait avoir dans ma relation à l’autre - je parle ici de sociabilité, bien entendu…

Faisons juste un retour en arrière de trois petites années.
A cette époque, je suis un fumeur impénitent qui découvre la E-cig.
Trois ans et dix textes plus tard, vous savez tout de mon Odyssée personnelle parsemée d’embuches.

Hors la conclusion principale de cette joyeuse période est très positive : la E-cig, ça marche !

La conséquence directe de cette conclusion est que le phénomène se démocratise.
Ce qui est une chose excellente puisque la démocratisation d’un phénomène a le plus souvent une conséquence économique salutaire – la réduction des coûts – mais aussi une conséquence sociale importante – le marginal devient pour la majorité soudain tolérable voire… normal.

Normal !
Eh oui !
En quelques années, la E-cig est lentement sortie de son antre sombre et confidentielle pour poser un orteil prudent dans la lumière. Malgré la désinformation acharnée des cigarettiers et de leur lobbyistes de tous poils, malgré certains matériels techniquement rebutants ou financièrement burlesques, malgré les saisies de douane, les retards de courrier, les vendeurs pas sérieux, les clients insatisfaits... malgré tout cela, la E-clope entre progressivement dans les mœurs.

Alors quoi ?

C’est un problème pour Môôôssieur Dou² parce que Môôôssieur Dou² il est nostalgique de la période ou la E-clope c’était un peu un truc secret entre initiés ? Parce que Môôôssieur Dou² aimait bien le côté élitiste du truc qui lui permettait de donner un peu de distinction à sa petite vie lisse qui ne le différencie finalement en rien de tous les clampins qu’il côtoie ?

MAIS PAS DU TOUT ENFIN !
Quoique peut-être y a un peu de ça ouais…

Rhaaaa ben quoi ?
Ca vous dérange qu’on vous balance votre appétit – pour ne pas dire besoin - d’être dissocié de la masse ?
Hé vous n’allez pas me la faire, hein…
Pas à moi !

Attendez, moi aussi j’ai joué de la possibilité de tirer sur ma E-cig dans un restau alors que les fumeurs devaient sortir s’en griller une misérablement sous des trombes de flotte glacée. J’ai aussi E-clopé dans le train, l’air absent, pendant que tous les autres passagers me mataient, oscillant entre agacement, curiosité et hostilité. J’ai même fait mon show dans les avions ! Et je n’ai pas honte de dire que j’ai apprécié de jouer les mecs à la cool qui explique au quidam interloqué de quoi il s’agit, comment ça fonctionne et tous les avantages que cet étrange appareil à vapeur offre. Même si quand je le fais, je reste moi et raconte probablement beaucoup de conneries…

De cette période, je garde donc une certaine nostalgie un peu coupable.
Un moment ou moi « je savais » et où « tous les autres » continuaient à se faire tondre la laine sur le dos, payant pour s’empoisonner.

Mais je n’avais pas anticipé que la fin de cette époque pourrait devenir un PROBLEME.
Sinon pour une fois, exceptionnellement, je l’aurai peut être un tant soit peu préparé histoire que le feu passe du vert à l’orange et non pas directement au rouge…

Pourquoi j’en reviens à ça : simplement parce que aujourd’hui, il y a tout un pan de la population des Vapoteurs qui me gonflent et avec lequel je n’ai pas du tout envie d’être associé. Oh ça reste un faux souci qui n’a concrètement pas vraiment de conséquences mais c’est IMPORTANT puisque ça me donne une bonne raison de continuer à vous raconter des âneries.

Comme quoi même ces andouilles nouvellement venues à la E-cig ont finalement une vraie utilité…

« Mais bon sang mais de quoi il cause ? », vous demandez-vous.
On se calme, l’explication est juste en dessous…

Nouvelle population :

Dans mon travail - l'informatique - je fais du « user profiling ».
Présenté comme ça, on pourrait croire qu’il y a un coté CSI, que je me ballade avec un gilet bleu marine avec acronyme jaune fluo dans le dos, mallette de produits chimiques et poudre à empreinte, que ce « fameux » Dou² n’est pas un bête informaticien mais une sorte d’Expert amerloque, un Sherlock de l’ordi, un génie qui phosphore sur les gens et parvient à déterminer au premier coup d’œil qui du vieux directeur financier moisi à gauche ou du comptable bientôt chauve qui s’évertue à faire pousser sa queue de cheval avant qu’il ne soit trop tard à droite est un dangereux déviant pour l’entreprise.

Malheureusement il n’en est rien et je suis au regret de vous annoncer que j’ai - en termes d’empathie humaine - le flair de la truffe au lieu de celui du cochon.

Par contre j’excelle dans le raccourci, la généralisation et la mis en boite des gens !
Pas pour me payer leur fiole hein – enfin pas systématiquement – mais pour les catégoriser à des fins humoristiques. Idéalement par écrit.

Et c’est utiles car l’effet « Tâche d’huile » dont je vous parlais ci-dessus – le phénomène expansionniste qui a contribué à développer notre population de vapoteurs ces derniers temps - va me permettre de vous livrer des portraits totalement arbitraires et caricaturaux sur ce caléidoscope d’individualité qui émerge doucement. La base des personnages est constituée de deux éléments majeurs : mon expérience des vapoteurs dans le monde réel ET l’expérience que j’ai retiré des différents échanges que j’ai pu lire sur le Net. Sur ce dernier point, ma source principale n’est autre que notre bien sympathique Forum…

Mais avant que quiconque ne se sente agressé – ce qui est l’inverse de l’exercice qui n’est autre une fois encore que de vous faire sourire - il va sans dire qu’aucune des dites catégories ne correspond vraiment à UN individu – où alors là, bonjour le cas ! – mais que nous sommes tous, de temps en temps et suivant l’humeur, composés d’un soupçon plus ou moins prononcé de telle ou telle catégorie.

Je ne sais pas combien de typologies distinctes nous passerons en revue.
Ca dépendra du temps que je pourrai dégager, de votre envie de lire la suite, de mon inspiration aussi. Mais j’ai déjà en tête une demi-douzaine de gugusses qui devraient au moins vous faire sourire.

Allez !
Si je vous présentais le premier !

1) Le Noob

Définition : « Noob » est un terme du monde du jeu en ligne sur Internet qui se décline principalement du jeu de tir coopératif en passant par les jeux de rôles. « Noob » résulte de la contraction de « New by » qui a donné le néologisme « Newby » et représente l’arrivant, le nouveau. C’est un terme qui se veut neutre s’il se contente de s’appliquer au joueur qui vient juste de débarquer mais qui s’avère moqueur et péjoratif s’il est asséné à un habitué.

Dans le contexte qui est le notre ici, le Noob peut se concevoir comme une vitre car il se caractérise par une double épaisseur :
  • la perception de l’intéressé : c’est le côté lisse de la vitre car notre Noob est tout neuf. Enthousiaste, il souhaite apprendre très vite. Il est par ailleurs convaincu que c’est le cas et qu’en deux heures, il est déjà devenu une référence incontournable de la E-cig.
  • la perception de ceux qui le subissent : c’est le côté de la vitre avec les traces de doigts un peu grasses et chiantes à enlever mais qu’on peut tolérer un moment… C’est qu’il est vraiment plein de bonne volonté, le Noob, même s’il a tendance à toujours tomber à côté de la plaque. Et comme il n’a pas de malice, son côté un peu couillon le rend même attachant. Même si à force, il GONFLE !!!
Vous l’avez compris, le Noob est ce gars gentil – souvent assez jeune et rapidement familier - qui vous voit vapoter devant le travail avec votre EgoT, sa grosse batterie à accu à la peinture un peu fatiguée au cul, et qui se dit qu’il ne peut pas vous laisser plus longtemps avoir trop l’air d’un con. Ce modèle là, je n’ai pas eu à le chercher très loin, il était pile au pied de ma Tour à la Défense, Ouest parisien, un beau matin…

Noob, joyeux : « Salut ! »
Dou² un peu surpris : « heu… salut ! »
Noob, designant l’EgoT : « Sympa ta E-cigarette ! »
Dou², qui aurait bien aimé vapoter tranquille mais qui sait s’adapter : « Merci. Toi aussi tu vapotes ? »
Noob, surpris : « Hein ? Non, je fais une pause là. Pour tirer sur ma E-clope ! »
Dou², se demandant sur quel gugusse étrange il a encore bien pu tomber : « Ah oui là c’est clair que c’est pas pareil… »

Petit silence gêné de part et d’autre mais pas pour la même raison. Noob sort une jolie pochette en velours noir et en extrait avec précaution une EDsylver rutilante en souriant à Dou² qui lui sourit en retour par réflexe mais en regrettant aussitôt de ne pas lui avoir plutôt tiré la langue tant il sent le potentiel boulet du zozo.

Noob d’un ton complice : « Dis, vu qu’on est quand même « potes de clope électronique », je peux te dire un truc sans que tu te fâches ? »
Dou² amusé mais quand même un tantinet méfiant : « Bah je ne te connais pas donc je dirai que ça dépend du truc… C’est clair que si tu envisages de traiter ma maman, je ne suis pas certain de ne pas te mettre ma main dans le museau mais sinon, je suis un type plutôt tranquille… »
Noob tout sourire, les mains ouvertes en signe de paix : « Oula relax, Man : Non, je traite personne moi ! Ce serait même plutôt un truc pour t’aider… »
Dou², regrettant ce qu'il dit à mesure où il le dit : « Je t’écoute dans ce cas. »
Noob, hilare tout seul : « Est-ce que tu sais que l’âge de l’artillerie lourde a laissé la place aux micro-missiles à guidée laser ??? »
Dou² hésitant : « Heu… maintenant oui. »
Noob reprenant péniblement son calme après une aussi désopilante saillie et désignant d’un doigt docte et fier sa EDsylver : « Nan mais je te charrie là… Ce que je veux dire c’est que la E-cig évolue, Man! Ok les nanas te diront que « size matters » mais pas dans le cas des clopes électroniques où ce serait carrément l’inverse ! C’est pour ça que je t’ai dit mon truc poilant là : je comprends que tu sois resté aux modèles un peu oldies à cause que t'as pas l'air... 'Fin bon, je veux dire qu'on a pas le même âge... mais ça empêche pas, Man: il est peut être temps pour toi d'entrer dans le 21ème siècle ! De troquer ton canon de marine crasseux sans allure pour un truc carrément un peu plus Hype avec petite lumière et tout, tu vois ? »
Dou², hésitant entre rire et fuir : « Je pense que je commence à voir, oui. Dis donc, tu m’as l’air pas mal au courant. Ca fait longtemps que tu t’es mis à la E-cig ? »
Noob, fièrement : « Deux jours ! Mais bon, tu peux me faire confiance : avant de me lancer, j’ai méchamment potassé le sujet sur le Web ! Histoire de ne pas me faire avoir comme la plupart des gens comme toi. Sans vouloir t’offenser hein ! »
Dou² : « Je ne le suis pas. Et tu as raison, on n'est jamais trop prudent… »
Noob : « Ben ouais. Et c’est justement là où je voulais en venir… je ne te demande pas combien t’as pu raquer pour ta vieille e-cig toute moche là – c’est déjà assez pénible j’imagine si tu compares avec ma Rolls – alors quand je t’ai vu avec, je me suis dit « Noob, ce gars là-bas est lui aussi passé à l’électro alors sois pas chien et partage tes tuyaux ! »
Dou², sortant une petite bouteille plastique de RY4 pour refaire le plein : « J’ai toujours été un chanceux… »
Noob à nouveau hilare : « Attends Mec… Tu fais quoi là ?! Naaaaan je rêve trop fort là : parce qu’en plus tu dois REMPLIR ton truc ??? »
Dou², concentré pour éviter d’en coller partout comme trop souvent: « J’ai essayé une fois d’attendre toute la nuit mais vu que le matin, le liquide n’était toujours pas remonté, j’ai pris cette étrange habitude, oui… »
Noob désignant une fois de plus sa ED : « Ben là tu vois, les cartouches sont remplies ! Quand c’est vide, tu la changes et c’est reparti ! »
Dou² : « Comme quoi on arrête pas le progrès… Et comment tu sais quand la cartouche est vide vu qu’elle est opaque ? »
Noob, un peu gêné : « Ca c’est peut être le seul truc qui pêche un poil : tu sais pas ! Et c’est le problème majeur parce que si t’as plus de liquide, ça veut dire que t’es en train de niquer l’atomiseur… Ah ouais pardon, l’atomiseur c’est cette partie là entre la batterie et la cartouche ! »
Dou² : « Merci de préciser, ça rend l’explication beaucoup plus compréhensible pour le novice que je suis… »
Noob, immunisé contre le cynisme doux : « Pas de blême, Man ! L’ato donc, c’est fragile. Et ça coûte une blinde ! Donc faut y faire HYPER gaffe parce qu’une fois encrassé ou niqué, c’est la chiasse ultime à refaire marcher !»
Dou² : « T’as essayé de tremper l’Ato dans le Gin ? » (*)
(*) NDA: ceci est un honteux clin d‘œil à un membre de ce Forum qui se reconnaitra, ou pas !
Noob : « Le Gin !? Nan mais je te cause sérieux là : l’ato faut faire gaffe. Et vu le prix, t'as pas envie d'en racheter un toutes les deux minutes ! Le bon coté c’est que si t’es un peu dégourdi, tu fais comme moi : t’attends que ça ait un goût de cramé tout dégueu et là, ça veut dire qu’il faut changer de cartouche ! »
Dou² : « Ah ok. Et cette technique là ne nique pas l’ato ? »
Noob : « Heu… si, souvent ça le nique aussi. Mais ça reste la meilleure technique que je te recommande ! Surtout que là au moment ou je te cause, j'en ai comme qui dirait pas trouvé d'autre... »
Dou²: « Et si tu remettais du liquide dans la cartouche toi même ? »
Noob: « Oula mais faut SURTOUT pas faire ça, man: c'est risqué ! Voire même dangereux !!! Ils expliquent tout sur le site...»
Dou²: « S'ils expliquent comment on peut accepter de payer 2cl pour le prix de 30, faut que j'aille voir ça !»
Noob : « Oui vas-y je t'assure ! Accroche-toi par contre, ça peut vite sembler compliqué pour un mec vieux toutes ces considérations techniques… Mais heureusement, je suis là ! T’as un numéro de portable ? Un email ? »
Dou² : « A vrai dire, ça dépend des moments ou de la situation… Pourquoi ? »
Noob : « Pour que je te file l’adresse du site, tiens ! Tu y vas, tout est expliqué. Et en ce moment, ils ont une offre canon à même pas 90€ pour un coffret complet ! Et si t’achète cinq paquets de recharges dans la foulée, ça te fait les cinq embouts à 8€50 ! Perso, J’en ai acheté 10 à ce prix là ! Pour à peine 200€, t’as ton « starter kit » ! Bon par contre, y a un problème…».
Dou² faussement inquiet: « Mince, c’était trop beau… »
Noob, sur un ton de confidence : « Faut savoir gérer les réflexes ! C’est pas un truc qui peut t’arriver avec ton tromblon, c‘est sur, mais si tu passes à un modèle Top, quand t’as fini de tirer sur ta E-clope, faut juste éviter de la balancer et de l’écraser comme un mégot... »
Dou² : « Ah on ne doit pas faire ça ? Tiens donc mais pourquoi non ? »
Noob, dans un murmure grave : « Parce que le SAV ne couvre pas ça. »
Dou² : « Si le SAV couvre pas la connerie, j’avoue que j’hésite ! »
Noob rassurant : « Ca reste un détail. Dis-toi qu’avec un peu de pratique, tu feras gaffe ! Moi je le fais déjà presque plus ! »
Dou² : « Je peux comprendre qu’à 90€ l’erreur de mégot, ça puisse motiver ! »
Noob : « Bon alors sinon t’en dis quoi ? Tu me le donnes ce mail ? »
Dou² : « Le voilà mon mail. Et en retour de tes bons tuyaux, je me permettrai de te passer aussi une où deux adresses. Non pas que j’imagine que ça puisse t’être vraiment utile mais sait-on jamais… »
Noob : « Bah c’est gentil mais comme je t’ai dit :, je me suis bien blindé sur le sujet et c’est pas demain que le gars Noob il apprendra un truc sur la e-cigarette ! ‘Fin bon, file quand même, au pire je me poilerai en matant la tronche des vieux modèles. »

Noob est passé une semaine plus tard sur une simple 510 et s’il en a eu quand même à nouveau pour 200€ de commande, c’est parce que qu’il a commandé une batterie de E-liquides plus effroyables les uns que les autres.
La semaine suivante, il était à l’EGO.
Aux dernières nouvelles, il avait récemment trouvé un Provari « presque neuf » pour une somme à peine inférieure au montant brut de la dette extérieure française.
Autant vous dire « une p*tain de bonne affaire » pour Noob…

Prochain épisode : 2ème profil – le Geek
Pour la défense de l'e-cig, la modération du forum soutient l'Aiduce.

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Re: Les chroniques d'un vapotteur....Par Dou²

Message par iMODiRiS » jeu. 13 oct. 2016, 18:55

Si vous avez jamais lu je vous recommande ;)
(moi ca me permet de tester si je peux toujours posté alors que le sujet est vérouillé)
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Re: Les chroniques d'un vapotteur....Par Dou²

Message par iMODiRiS » ven. 22 mars 2019, 16:39

POur ceux qui n'auraient jamais lu, je me permet un petit up dans ce moment d'hitoire
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