Tests & Etudes scientifiquesposition Française sur l'e-cig

Une rubrique pour regrouper les études scientifiques glanées sur le web concernant la cigarette electronique et ce qui tourne autour de la cigarette électronique.
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dudu59
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position Française sur l'e-cig

Message par dudu59 » mer. 1 mars 2017, 09:32

Cigarette électronique : actualisation des données cliniques et position française

Vincent Bargoin
Auteurs et déclarations | 16 février 2017


Paris, France — Vers une reconnaissance dela cigarette électronique comme outil de sevrage tabagique ? Les choses vont lentement, et il est clair que les autorités de santé françaises sont prudentes. Néanmoins, en février 2016, le Haut Conseil de la Santé Publique recommandait d’informer – sans en faire la publicité – les professionnels de santé et les fumeurs sur le fait que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif [1].

Par rapport à ses recommandations de 2014 sur l’arrêt du tabac, dans lesquelles la HAS « tolérait » simplement la cigarette électronique à titre purement transitoire, et plus encore par rapport à un avis de l’Afssaps de 2011, qui mettait en garde les utilisateurs contre une toxicité de la cigarette électronique, on peut considérer qu’il y a une évolution à petits pas.

Cette évolution ne va pas de soi, puisque par rapport à l’ OMS ou à l’American Heart Association, qui en 2014 ont publié simultanément des recommandations en forme de « non » franc et massif, on peut considérer que les autorités françaises font preuve d’une certaine souplesse.

Les britanniques vont cependant beaucoup plus loin. Ainsi, en août 2015, un rapport émis par Public Health England , une agence gouvernementale soulignait l’incomparablement moindre toxicité de la cigarette électronique, mettait en avant les vertus du vapotage dans la lutte contre le tabagisme, et estimait qu’on en faisait beaucoup trop contre la e-cigarette, au point d’en éloigner des fumeurs à qui elle pourrait être utile. Et l’an dernier, c’était au tour du NICE britannique d’endosser cette position, en croisant au passage le fer avec l’OMS, qui réaffirmait simultanément son opposition.

Les britanniques s’appuient sur d’une part sur des enquêtes internes au Royaume-Uni, qui montrent par exemple que 45% de la population n’a pas conscience que la cigarette électronique est moins nocive que le tabac, et surtout sur une revue Cochrane, dont la première publication, en 2014 , suggérait l’efficacité de la e-cigarette dans le sevrage tabagique, malgré un très faible niveau de preuve, et dont la réactualisation, en 2016 n’apportait pas grand-chose sur l’efficacité, mais confirmait la sécurité sur de plus grands nombres qu’en 2014 [2].
Deux études randomisées citées par l’INCa

Dans son rapport « Les cancers en France ne 2016 : l’essentiel des faits et chiffres », l’INCa met en avant non seulement la revue Cochrane de 2014 et sa réactualisation de 2016, mais également deux études randomisées.

L’une, financée par le Health Research Council of New Zealand , compare le patch et la cigarette électronique (avec ou sans nicotine) dans le sevrage tabagique. En intention de traiter, le taux de sevrage vérifié à 6 mois est, en tendance, plus élevé avec la cigarette électronique à la nicotine qu’avec le patch [3].

L’autre étude, d’origine italienne et cofinancée par un fabricant de cigarettes électroniques, compare des cigarettes électroniques à deux dosages de nicotine, et des cigarettes électroniques sans nicotine chez des fumeurs ne souhaitant pas particulièrement arrêter de fumer. Elle met en avant une réduction de la consommation de tabac dans les trois groupes. A 12 mois, le taux d’abstinence est de 8,7% [4].

« Les choses changent au fur et à mesure que les données scientifiques arrivent », a expliqué le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins de l’INCa lors d’une récente conférence de presse [5]. « Des principes de précaution avaient été portés avec la cigarette électronique sur le risque potentiel de la nicotine, sur le risque que ce soit un mode d’entrée dans la tabagisme et/ou que cela ne fasse pas diminuer la consommation de tabac par ailleurs. Des données plutôt rassurantes arrivent. Clairement, la cigarette électronique est un outil qui peut rentrer dans le cadre d’un accompagnement à la diminution du tabagisme et au sevrage pour certaines personnes et dans certaines circonstances. Il n’y a plus de tabous à l’égard de l’e-cigarette ».

Des résultats non uniformes

Bien sûr, les résultats ne sont pas uniformément rassurants.

En 2015, une étude longitudinale californienne, menée chez des adolescents de 14 ans, montrait que chez des sujets n’ayant jamais fumé de tabac combustible, l’utilisation de la e-cigarette au début de l’étude est associée à un taux d’initiation plus important au tabac combustible à 6 et à 12 mois [6].

D’autres résultats sont d’une surprenante faiblesse, telle cette étude américaine, pourtant publiée dans le JAMA Cardiology, qui introduit la notion de surrogate marqueurs pour évaluer la cigarette électronique, et qui rapporte une activité sympathique et un stress oxydatif accrus chez 16 utilisateurs de cigarette électronique versus 18 non-fumeurs… [7]. Pour tirer des conclusions à partir de tels marqueurs, on attendrait des effectifs plus consistants.


Il n’existe donc à vrai dire aucune certitude, sinon que la grande crainte des autorités de santé ne s’est pas réalisée. Cette crainte était en fait que la e-cigarette devienne le gadget branché, que tous les jeunes, fumeurs ou non, se seraient sentis obligés de porter au bec. Or, c’est le contraire qui semble se produire : au fond, la e-cigarette n’est pas glamour.

En France, la comparaison du baromètre cancer de 2015 et du baromètre santé 2014 montre des niveaux d’expérimentations en baisse (25,6% en 2014, 23,3% en 2015, dans une population de 15-75 ans. P<0,05). De même l’usage actuel : 5,9% vs 4% (p<0,001). L’usage quotidien, lui, reste stable (3%), ce qui signifie que la part des utilisateurs quotidiens est en forte hausse (de 48,6% en 2014 à 74,2% en 2015, P<0,001).

Par ailleurs, 52,3% des expérimentateurs de cigarette électronique sont des fumeurs, contre 8% de non-fumeurs, et si 71% des utilisateurs sont également fumeurs de tabac, cette proportion est en baisse depuis 2014 (83%), la proportion d’ex-fumeurs passant, elle, de 15 à 26% parmi les utilisateurs de e-cigarette.

La position française est certainement plus prudente, mais il n’y a plus d’hostilité de principe à la cigarette électronique.


Ces données montrent que la e-cigarette continue de « mordre » sur une clientèle non fumeuse, mais qu’elle concerne au premier chef les fumeurs, avec quelques indications en faveur d’une efficacité comme moyen de sevrage.

Sans encenser la e-cigarette, les Anglais ont tiré les conséquences pratiques d’un ensemble de données qui vont dans le bon sens. La position française est certainement plus prudente, mais l’inflexion du discours est sensible : il n’y a plus d’hostilité de principe à la cigarette électronique.



REFERENCES:

Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique, ou e-cigarette, étendus en population générale . Avis du HCSP du 22 février 2016, actualisant un avis d’avril 2014.

Mc Robbie, H, Bullen C, Hartmann-Boyce J et coll. Electronic cigarettes for smoking cessation and reduction . Cochrane Database. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub2. Réactualisation de 2016 .

Bullen C, Howe C, Laugesan M et coll. Electronic cigarettes for smoking cessation : a randomized controlled trial . The Lancet ; 382(9905) : 1629-37.

Caponetto P, Campagna D, Cibella F et coll. Efficiency and safety of an electronic cigarette (ECLAT) as tobacco cigarettes substitute : a prospective 12-months randomised controlled design study . PLoS One 2013 ; 8(6):e66317.

Conférence de presse INCa du 2 février 2017.

Leventhal AM, Strong DR, Kirkpatrick MG et coll. Association of Electronic Cigarette Use With Initiation of Combustible Tobacco Product Smoking in Early Adolescence. JAMA. 2015;314(7):700-707. doi:10.1001/jama.2015.8950.

Moheimani RS, Bhetraratana M, Yin F et coll, Increased Cardiac Sympathetic Activity and Oxidative Stress in Habitual Electronic Cigarette Users Implications for Cardiovascular Risk. JAMA Cardiol. 2017, doi:10.1001/jamacardio.2016.5303

Liens

Première comparaison directe E-cigarette, substituts nicotiniques et tabac

Cœur et stress oxydatif : la e-cigarette n’est pas anodine

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Re: position Française sur l'e-cig

Message par Tototor » dim. 5 mars 2017, 22:32


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Re: position Française sur l'e-cig

Message par .AleX. » lun. 6 mars 2017, 00:39

Ton lien demande une inscription... si le contenu n'est pas strictement soumis à droit d'auteur, un copier coller peut-être...?

Sinon, une petite synthèse de ta part reste possible :P
Passez sur mon intro pour discutailler !
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Re: position Française sur l'e-cig

Message par Tototor » ven. 10 mars 2017, 11:11

c'était juste la source du texte de dudu50 :)

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